Avec un effort d'organisation notable (le transfert d'environ 250 personnes de Turin à la Capitale, avec la nécessité de transporter une quantité considérable de bagages en raison des deux mois d'absence de leurs domiciles) et d'hospitalité dans les différentes structures (Saint Calixte, Pie XI, Bufalotta, UPS et Maison Généralice), les participants à divers titres au Chapitre (environ 250, dont des Provinciaux, délégués et assistants) concluent ainsi au tombeau de Pierre le chemin et la « conversation de l'esprit » qui a caractérisé l'expérience de manière particulière.
Une atmosphère de retour aux communautés, qui attendent leurs confrères et les conclusions auxquelles ils sont parvenus dans leur travail à la Maison Mère de Valdocco. Le temps limite pour presque tous est le Dimanche de Pâques, la fête de l’Espérance du salut qui entre et agit dans l’Histoire. Les références aux situations de souffrance extrême de nombreux participants provenant de Pays en guerre, offensés par des événements catastrophiques ou par le changement climatique ont été constantes dans l’engagement du Chapitre.
Le dernier « mot du soir » a été confié - pour signifier toutes ces situations de souffrance - au témoignage du P. Andriy Bodnar SDB, Vicaire Provincial de la Vice-province « Marie Auxiliatrice » de l’Ukraine gréco-catholique. Son intervention, suivie avec une grande participation de tous - ceux qui se reconnaissent dans la souffrance exprimée (les confrères du Myanmar, du Congo, de la Corne de l'Afrique, du Soudan, de Terre Sainte...), ceux qui sont actifs dans la fraternité à travers des aides de diverses natures - a scellé le sens global du Chapitre, qui assume la souffrance de ceux qui sont les plus touchés par l'injustice et la violence et les transforme en un « projet » de restauration de la dignité et des droits.
Le Recteur Majeur, le P. Fabio Attard, a laissé un salut « interlocutoire », en attendant celui défini à Rome, fondé sur un grand sentiment de reconnaissance pour ce que les Capitulaires ont accompli : « J'ai été le dernier à arriver, il y a seulement deux semaines, vous êtes ici depuis huit… » ; et il a également lancé l'invitation à se réjouir de l'atmosphère vécue lors de la rencontre et à apporter courageusement aux Provinces respectives chaque trésor collecté au GC29.
Tout ce qui a été développé a été intégré dans le document final, approuvé le matin du mardi 8 avril. Il n’a pas été facile de converger vers des expressions nécessairement synthétiques, compliquées par les différentes nuances que les mêmes mots et concepts peuvent avoir dans les différentes langues des 136 Pays où la présence salésienne est présente. C’est le premier défi de l’interculturalité, mais il y a des conditions préalables pour que le message soit formulé de la manière la plus appropriée. En effet, avec le texte écrit, les participants parleront, ayant rempli leurs poumons du désir commun de rapprocher leur engagement quotidien du Seigneur, ou mieux encore de « faire ce qu'Il dira », comme on l'a longuement médité ces derniers jours.
Ce sont les paroles de Marie à Cana, et c’est encore Marie qui a donné au P. Eunan McDonnell la clé d’une méditation profonde sur la phrase de l’Évangile de Luc : « Marie gardait toutes ces choses dans son cœur ». Voilà ce qu'il faut faire maintenant : après l'émotion des journées à Turin, du voyage de retour, de la fête du retour... les Capitulaires auront l'occasion de laisser reposer les nombreuses pensées qui ont afflué dans leur esprit. Le processus, comme l’a suggéré le Provincial d’Irlande, consistera à garantir que la réflexion se fasse au niveau du cœur plutôt que du cerveau. La rencontre avec Marie a été vécue de manière concrète au cours du temps de prière de l'avant-dernier jour de travail de l'assemblée : poser simplement ses mains dans celles de Marie, pour lui remettre les choses qui préoccupent, mais aussi celles qui ont donné de l'enthousiasme pastoral ces dernières semaines.
Dans cet esprit, le P. Attard a communiqué que son plus beau cadeau sera la remise, le mercredi 9 avril - journée pour faire les valises et pour les contacts finaux entre les confrères ici présents - de la « médaille de Marie », qui entre-temps aura passé une nuit au Colle Don Bosco (confiée à son Directeur, le P. Thathireddy Vijayabhaskar, choisi il y a quelques jours par le Recteur Majeur comme son Secrétaire personnel) à l’endroit même où Jean Bosco est né. « Ce n’est pas un geste de dévotionnisme », a-t-il dit, « mais un acte de réelle confiance en notre Mère ».
Il est à prévoir que parmi les premiers actes du P. Attard, il y aura une réflexion sur la dévotion à l'Auxiliatrice comme aspect charismatique de l'esprit salésien, à l'instar de ce qu'a fait son prédécesseur, le P. Egidio Viganò.