DIREZIONE GENERALE OPERE DON BOSCO
Via della Pisana 1111 – 00163 ROMA
Le Conseiller général pour la formation
Aux révérends directeurs et membres
des communautés de formation
Aux révérends
Provinciaux et délégués provinciaux pour la formation
LE PROJET DE LA COMMUNAUTÉ DE FORMATION
Processus de discernement et de partage
« À chaque niveau la formation doit s'organiser selon un projet organique et unitaire, se vivre dans une mentalité de projet, être conduite par un projet unitaire et la convergence de tous. » (FSDB 211); c'est ce que demande la Ratio pour indiquer les lignes stratégiques de la méthodologie de la formation. Le projet est une nécessité pour la communauté de formation qui, étant un « vrai laboratoire de maturation personnelle » (FSDB 287), a besoin d'un plan qui indique la route à suivre pour la formation.
Ces notes veulent offrir surtout aux directeurs et aux membres des communautés de formation, et ensuite aussi aux Provinciaux et aux délégués provinciaux pour la formation, une aide sous forme de motivations, de conditions et de suggestions utiles pour l'animation de la communauté de formation et pour la formulation de son projet de formation. Par communauté de formation nous entendons les communautés de formation initiale: prénoviciat, noviciat, postnoviciat, communauté pour la formation spécifique des salésiens coadjuteurs, communauté pour la formation spécifique des salésiens prêtres; c'est à elles que s’adresse ce document.
Ces notes, en outre, sont semblables aux indications qui concernent le « Projet de la communauté salésienne », parce que dans la formation initiale il faut apprendre comment la communauté fait son projet; en particulier on adopte la méthodologie du discernement communautaire, comme la suggère le CG25. Elles présentent aussi des particularités spécifiques qui se réfèrent directement à la Ratio et tiennent au caractère particulier de la communauté de formation et du processus de formation initiale.
1. Motivations et finalités du projet
Aujourd'hui le projet revêt une importance notable dans la vie de la personne et de la communauté. Pour le jeune au seuil de la vie adulte, avoir un projet signifie donner une direction à sa propre existence, en assumer la responsabilité, orienter ses propres forces. De même pour une communauté de formation, le projet offre beaucoup d'avantages; il est même devenu aujourd'hui une nécessité. Chaque communauté de formation se trouve dans une situation différente des autres, si bien que ce qui se fait dans une communauté ne peut pas facilement se transposer dans une autre; il faut que chaque communauté assume la responsabilité de trouver sa propre voie. Tout en étant fondamentales, les indications générales ne sont pas suffisantes.
– Avant tout le projet aide la communauté de formation à faire le discernement sur son propre cheminement. La formation est l'œuvre de Dieu. Tout comme que le Seigneur Jésus a appelé les apôtres, les a préparés avec un amour patient et les a envoyés proclamer Évangile (cf. FSDB 96), de la même façon Il continue à agir aujourd'hui par son Esprit avec ceux qu'il choisit pour la consécration apostolique salésienne. L'Esprit de Jésus est « le premier et principal acteur » (FSDB 217) de leur formation.
Cela implique que tant la communauté de formation que l'individu doivent se mettre à l'écoute de l'Esprit et se laisser conduire par Lui. L'œuvre de formation est un continuel processus de discernement; une expression de ce discernement est aussi le projet de la communauté. Par conséquent, le projet n'est pas en premier lieu un fait d'organisation de la vie de la communauté. C'est un acte authentique de foi en Dieu qui a convoqué ensemble les membres de cette communauté, formateurs et étudiants. La communauté se met en disposition d'ouverture devant Dieu et se demande à quoi Il l'appelle.
Or il n’y a pas de doute que nous nous trouvons une partie de la réponse dans nos Constitutions et dans la Ratio, qui nous offrent de précieuses indications sur le type de salésien à former et sur son chemin de formation. Mais elles restent au niveau de grands objectifs et de lignes générales, valables dans le monde entier. Il faut les incarner dans la situation concrète de chaque communauté; c'est un travail de discernement. Une chose est de stipuler dans la Ratio que le charisme doit s’inculturer dans chaque communauté; autre chose de préciser ce que cette communauté doit faire concrètement.
– La communauté arrive ainsi à donner une direction à toute son œuvre de formation. La formation est un travail complexe. Elle est multiple et diversifiée chez les disciples et chez les formateurs, dans ses moments, ses activités, ses contextes et ses formes (cf. FSDB 210). Or, comme les limailles de fer prennent toutes une même direction quand passe au-dessus d’elles un aimant, ainsi tout dans la communauté s’oriente vers des objectifs concrets quand elle a un projet. Les diverses tâches, les relations, les expériences, les comportements, les activités, les évaluations qui donnent une forme à l'expérience de la formation, sont pensés et vécus comme des éléments d'un unique processus, d’une action coordonnée et convergente, selon le but de la phase (cf. FSDB 212). De cette façon on évite que les nombreuses activités et expérience de formation dans la communauté ne soient laissées à l'improvisation, au morcellement et à l'action individuelle de personnes et de groupes.
– Cette organisation unitaire aide la communauté à renforcer la communion entre tous les membres. Par son projet, la communauté acquiert une vision d'ensemble de son but est de sa route à suivre et obtient une convergence autour de points clés. Comme chacun a pris part au partage communautaire et offert sa contribution, il s'ensuit une meilleure compréhension envers chacun et une meilleure entente avec tous. Formateurs et disciples s’unissent pour marcher ensemble vers le but commun, en suivant la voie tracée ensemble et voulue par tous. Le projet communautaire bâtit la communion entre les personnes et sert d'antidote aux particularismes et aux individualismes.
– La communauté arrive enfin à favoriser la responsabilisation de tous dans le processus de formation. La Ratio requiert « la participation de tous aux moments d'élaboration et d’évaluation du projet communautaire et de la programmation » (FSDB 287). Au noviciat déjà on demande en effet que les candidats intègrent leur action au projet communautaire (cf. FSDB 340). Les disciples ne sont donc pas des sujets passifs de leur formation personnelle. Par la participation directe au projet, ils en viennent non seulement à connaître la nature et le but de leur phase de formation, mais plus encore à se confronter aux éléments intégrants de leur vocation, à assumer personnellement les objectifs du cheminement et à assumer tout le processus de leur formation. Ainsi les disciples s’engagent dans leur formation personnelle. Ils se sentent un peu propriétaires du projet et se mettent au travail avec enthousiasme pour accomplir ce que propose le projet, en utilisant leurs talents, leurs forces et leurs ressources. L’implication dans le projet aide beaucoup à personnaliser leur formation.
Comme vous voyez, le projet communautaire met en route un processus de discernement de l’appel de Dieu à vivre dans une situation spécifique; il aide tous les membres à travailler ensemble vers des buts précis; il est un moyen efficace pour créer une manière commune de voir, bâtir la communauté et développer les relations; il aide chaque confrère à se sentir valorisé et à réaliser sa formation personnelle au sein de la communauté. Le projet communautaire n'est pas un point d'arrivée, mais de départ. Par son projet, la communauté ne cherche pas à élaborer un simple document, mais s’engage à travailler dans la formation « de façon réfléchie et convergente en promouvant la communication et la coordination, en travaillant de façon systématique et continue, capable de se confronter avec la réalité et de se rénover » (FSDB 574).
2. Conditions pour mettre en route le projet communautaire
La mise en route du projet communautaire requiert quelques conditions préalables, qui peuvent garantir la valeur du processus et l'efficacité du produit.
– Il est avant tout nécessaire de cultiver quelques dispositions et de veiller à certains risques, pour éviter les pièges et les illusions de tout projet. La communauté n'est pas le protagoniste exclusif du projet; elle reconnaît et accueille le projet que Dieu a sur elle.
Le but du projet n'est pas le succès de la communauté, mais la formation de salésiens convaincus, profonds et joyeux dans l’identité de leur vocation, pleinement animés par la charité pastorale et préparés à accomplir la mission pour les jeunes avec efficacité et dévouement. Ce n'est pas au perfectionnisme qu’aspire la communauté qui fait son projet, mais à son authenticité évangélique, car elle se sait l'instrument par lequel le Seigneur accomplit la formation dans les cœurs de ceux qu'il a appelés. Dans l'élaboration du projet, elle n'absolutise pas le raffinement de la méthode, mais cherche au contraire à atteindre les confrères en profondeur, à partir de leur vécu et du vécu de la communauté même (cf. CG25 73).
Etant un exercice de discernement, l’élaboration du projet requiert la primauté de Dieu et laisse de la place à sa grâce; elle devient alors une vraie aventure spirituelle pour la communauté. L'écoute de l'Ecriture Sainte et la prière deviennent son contexte et son horizon. La docilité à l'Esprit crée les conditions pour être ouverts à l'Évangile et à la vie, pour ne pas se perdre en face des incertitudes et des erreurs, pour être prêts à la rénovation et à la conversion.
– L’expérience nous dit aussi que la réussite du projet communautaire dépend en grande partie, sinon en tout, des dispositions des membres de la communauté à son égard. Si le projet est vu par les confrères comme une imposition de la Ratio, la tendance sera de le retarder le plus possible ou de le terminer au plus tôt. Il est clair qu’un tel projet ne servirait à rien. Il est donc important qu'avant de commencer à faire le projet, la communauté se sente convaincue de la nécessité de travailler selon un projet (cf. CG25 72) et qu'elle le veuille vraiment; la communauté voit en lui un moyen important pour se réaliser et se développer.
S'il y a hésitation ou manque d'intérêt de la part de quelques-uns, il vaut mieux faire auparavant une rencontre communautaire sur le sens du projet, pour essayer de faire la lumière qualifier et de résoudre les doutes et surtout pour créer la disponibilité. Il faut arriver à ce que tous les confrères soient ouverts, voire enthousiastes, à s’engager sur cette route. La communauté fait le projet, non parce que contrainte, mais parce qu'elle en sent le besoin; non parce qu'elle le doit, mais parce qu’elle le veut.
– Il y a enfin une troisième condition à réaliser. Le projet communautaire n'est pas un exercice qui part de zéro: il a de fortes références. D'un côté il y a notre Règle de vie, qui offre des indications officielles sur la formation et sur la communauté de formation ; il y a aussi les Chapitres généraux et les lettres du Recteur majeur. De l'autre côté il y a le texte de la Ratio qui indique pour toute la Congrégations comment devrait être la formation aujourd'hui.
Aucun projet par conséquent ne peut laisser tomber ces indications, s'il se veut fidèle à l'appel de Dieu au moment présent. C'est pourquoi il est nécessaire qu’avant même de commencer l’élaboration du projet, la communauté de formation travaille à assumer les textes indiqués. Cela suppose une certaine familiarité avec les orientations générales de la formation, qui se trouvent dans la première partie de la Ratio à propos de l'identité de la vocation, des dimensions de la formation, des méthodologies de formation. Il faut en outre que tous connaissent la physionomie de la phase de formation ou se trouve la communauté; elle est exposée dans un chapitre exprès de la deuxième partie de la Ratio et traite la nature de la phase, l'organisation des quatre dimensions et les conditions de la formation.
À ces références s'ajoute le Projet provincial de formation qui constitue le cadre d'ensemble pour la formation dans la Province. Fruit du discernement à l’échelle de la Province, il précise le type de salésien que Dieu appelle chaque confrère à être dans sa propre réalité ecclésiale et socioculturelle; il trace les lignes d'action pour la croissance de chaque salésien dans sa vocation. La communauté de formation assume donc ces indications et cherche à les traduire dans sa propre vie et action.
3. Comment élaborer le projet communautaire
Les étapes de l'élaboration du projet communautaire sont essentiellement celles d'un processus de discernement. On suppose avoir consacré un temps préalable à la présentation et à l’étude de la Ratio tant de sa partie générale que de celle qui traite la phase spécifique de formation.
– Après avoir créé un climat spirituel de prière, assuré la volonté libre de faire le projet et assimilé les contenus des textes de référence, le premier pas du travail est d’envisager la façon dont la communauté de formation voudrait répondre à l'appel de Dieu. C'est le moment de rêver avec réalisme. C'est le moment où la communauté, en regardant l'avenir, se demande de ce que Dieu veut-t-elle. Il ne s'agit pas de décrire une communauté de formation dans l'abstrait; il est question de préciser quels devraient être les traits de cette communauté, appelée à s'incarner «hic et nunc ». Comment voyons-nous la finalité dans cette communauté où Dieu nous a appelés? Quel profil et quelle identité de salésien sommes-nous en train de bâtir? Quels processus de formation humaine, spirituelle, intellectuelle, éducative et pastorale mettre en route dans cette communauté et dans cette phase spécifique?
Il est très important pour cette étape d'écouter les mouvements de l'Esprit en chacun des membres de la communauté. En effet chaque membre est invité à partager avec la communauté ce qu'il interprète comme le dessin de Dieu pour elle. En réfléchissant devant Dieu, il partage avec les autres membres sa façon de voir, ses préoccupations et ses attentes pour la communauté; il partage aussi ses expériences tant heureuses que tristes dans la communauté et ses besoins en vue de réaliser son projet personnel. Peu à peu à travers les contributions de chacun et l’échange des avis, la communauté se dirige vers une convergence de vues sur le visage que Dieu l'appelle à assumer.
Il est bon de rappeler que dans cette première étape on décrit seulement comment cette communauté désire être, non ce qu'elle veut faire. Il est important que la vision qui ressort du partage de tous ne soit pas quelque chose d’intellectuel ni de froid, mais quelque chose qui enthousiasme tous les membres de la communauté. C'est quelque chose qui les attire, les stimule et est réaliste; qui répond à leurs désirs et à leurs attentes; qui indique les possibilités pouvant résulter des efforts conjoints et des sacrifices de tous. Il est évidemment inutile de copier des documents ou des projets d'autrui; il peut être utile de voir un modèle de projet pour se clarifier les idées, mais il revient aux communautés de faire leur propre travail, qui n'est pas essentiellement l'élaboration d'un texte, mais un processus de discernement et de partage.
– Une fois obtenue une « façon commune de voir l'avenir », on commence la deuxième étape qui est de considérer, dans cette optique, ce qui se trouve dans la communauté: la situation de la communauté. On a souvent tendance à se mettre directement à parler des problèmes; mais il semble de meilleure stratégie de considérer d'abord les « succès » et les ressources de la communauté par rapport à l'avenir qu’elle désire. Cette façon de procéder crée un climat positif pour tout le processus et sert à encourager les membres, en tant qu’ils voient des éléments déjà réalisés ou réalisables. Puis on se met à identifier les difficultés, les éléments qui ont besoin de s’améliorer en vue des objectifs précisés. Il est inutile de faire une liste interminable de tous les points, positifs ou négatifs, dans le détail. Un bon projet présuppose la capacité de cerner les trois ou quatre points qui sont décisifs et pratiquement déterminent tout le reste; il s'agit donc de saisir aussi les défis fondamentaux qui nous viennent de la situation.
– Et ainsi on arrive à la troisième étape du processus, qui concerne les lignes d'action. À la lumière de sa vision de l'avenir et de sa situation actuelle, la communauté trace sa marche annuelle. Ces lignes d'action s'organisent selon les quatre dimensions de la formation avec une attention à la phase de formation que l'on est en train de vivre. Chaque dimension est exprimée sous forme d'objectifs à rejoindre, de stratégies ou de processus à mettre en route, d'activités pour arriver au but (cf. FSDB 577). Les objectifs concrétisent la vision de l'avenir, en l’exprimant sous forme d’objectifs vérifiables. Les stratégies ou processus sont les principaux aspects qu'il faut soigner pour rejoindre l’objectif. Et les activités sont les actions à faire.
Dans les lignes d’action il est opportun aussi de souligner quelques conditions de formation à assurer pour la réussite de l'expérience. Les lignes d’action seront donc accompagnées de la programmation annuelle, qui détermine les moments, les modalités et les personnes responsables. Plus les déterminations sont concrètes, plus il est possible d'être efficace.
Il est souhaitable que les lignes d’action soient essentielles, pour ne pas disperser la communauté sur trop de fronts ; elles seront significatives, pour avoir un impact notable sur la communauté; elles seront réalisables dans l'année, pour tenir compte des possibilités réelles de la communauté.
4. Points sur lesquels porter l’attention durant l’élaboration du projet
Il faut être attentif à trois points durant tout le processus: la volonté d’arriver à la convergence, la tâche du directeur, le rôle de l’équipe des formateurs.
– Il est important que durant le processus on cherche à arriver à des conclusions avec le consentement ou, mieux, la convergence des membres de la communauté. Convergence ne veut pas dire unanimité, mais que, même s'il ne trouve pas la conclusion ou la décision à son plein gré, chaque membre sent malgré tout devoir lui donner son appui. Naturellement, pour arriver à la convergence dans un groupe de personnes, il faut du temps et des efforts, mais cela a le grand avantage de dépasser les divergences d'opinion, de créer une façon commune de voir les problèmes et les solutions, et par conséquent de promouvoir l'unité. Alors le projet devient le « produit » de toute la communauté; chaque membre se retrouve en lui. Et en se tenant ouvert durant tout le processus à ce que Dieu lui demande, l’élaboration du projet devient un véritable acte de discernement.
– Le rôle du directeur dans ce processus n’est pas de décider seul ni d'imposer ses idées. Il encourage les membres de la communauté à se mette à l'écoute de l'Esprit et des autres et à considérer le thème ou le problème de divers points de vue. Il invite chacun à participer en pleine liberté et, pour cela, il cherche à créer un climat de confiance et de respect. Il aide progressivement à chercher la convergence, en dépassant les motifs de dissentiment. Il accompagne la communauté durant tout le processus, en le guidant avec une grande sensibilité et en veillant à ce qu'il ne soit ni expédié ni pesant.
– Dans la communauté de formation l'équipe des formateurs a une tâche particulière (cf. FSDB 234-239). Elle a son expérience, sa pratique de formation et sa réflexion qui constituent le patrimoine de continuité de la communauté de formation elle-même. Elle assure une organisation unitaire et intégrale au service de l'unique expérience de la formation; elle a la capacité de proposer et s’accompagner. Durant l’élaboration du projet, elle sera attentive à donner aux disciples le temps de prendre conscience, d’exprimer leur façon de sentir et leur vécu, et de faire des propositions.
5. Élaboration écrite du projet communautaire
J'ai déjà dit plus haut que le projet n'est pas avant tout un texte écrit, mais la convergence de la communauté sur les buts à atteindre et sur les mesures à prendre pour devenir ce que Dieu l'appelle à être. Donc la communauté de vise moins la production d’un document que la participation de tous, l'écoute réciproque, le partage et la convergence; tels seront les véritables fruits du projet. Cependant il faut une élaboration écrite, qui sera comme la mémoire de la communauté. Il n'est pas nécessaire que ce texte écrit soit préparé ensemble par tous; ce faisant, on alourdiraient les rencontres communautaires. Il est préférable que le directeur demande à un ou deux membres de prendre note durant les assemblées communautaires pour rédiger le texte par après; il est ensuite soumis à la communauté et à l'approbation du Conseil; puis il est remis à chaque membre.
Au début de la rédaction du projet, il est important de proposer un bref cadre historique et géographique de la communauté de formation. Il est utile d’exposer comment est constituée la communauté de formation. Il s'agit d'expliciter la composition de l'équipe des formateurs avec la description de leurs rôles: chargé des études, chargé de l'animation liturgique et spirituelle, chargé des exercices pastoraux, économe…; de même aussi les modalités de l'accompagnement personnel, la direction spirituelle (cf. FSDB 262) et le service de la confession. Il s'agit aussi de présenter l'éventuelle organisation des jeunes confrères en groupes d'accompagnement avec leur spécificité; ou l'organisation de toute la communauté en commissions de coresponsabilité: commission liturgique et spirituelle, commission pastorale, commission culturelle, commission fraternelle, commission financière…. Le texte décrit les moments et les modalités d’élaboration de projets et d’évaluation par toute la communauté et par l'équipe des formateurs. Il indique les relations avec le centre d'étude.
Les parties suivantes du texte du projet concernent les trois étapes de l’élaboration du projet. Le texte écrit devrait signaler l'appel de Dieu, la situation de la communauté et les lignes d'actions, toujours selon les quatre dimensions de la formation pour la phase spécifique de formation qui se vit. En substance il s'agit de rédiger ce qui a été atteint avec les trois étapes de l’élaboration du projet et de lui donner une forme organique. L'annexe présente un schéma élaboration.
6. Point de référence pour le cheminement personnel et communautaire
Après son élaboration, le projet communautaire devient un point constant de référence pour chaque membre et pour toute la communauté.
Au début de l’année, la communauté formule où met à jour le projet (cf. CG25 65) et le spécifie avec la programmation annuelle (cf. CG25 74). Puis la communauté se met au travail pour le mettre en œuvre.
Périodiquement, par le mot su soir, la conférence, l’assemblée ou un autre moyen, le directeur appelle à la communauté et à chaque membre les engagements pris. Est important l’apport à la concrétisation qui peut venir du Conseil de communauté; chaque mois il peut évaluer la correspondances entre le « chemin tracé » et le « chemin parcouru ».
Toute la communauté vérifie et évalue le cheminement de son projet dans le courant de l'année et vers la fin. Réduire l'évaluation à la seule fin de l'année, c'est courir le risque de n’avoir ni le temps ni la possibilité d'apporter les corrections opportunes, d'écarter les obstacles éventuels ni de donner une impulsion pour rejoindre les buts. De cette façon le projet ne reste pas un beau document sur papier, mais de vient un moyen efficace pour unifier la communauté et la faire progresser dans sa mission de formation.
De son côté, chaque membre cherche à harmoniser son projet personnel de vie avec celui de la communauté (cf. FSDB 220). Le projet communautaire devient ainsi un point de référence pour le projet personnel de chacun.
Le Provincial avec son Conseil a la responsabilité de l'accompagnement et de l'évaluation du projet de la communauté; il s'appuie en cela sur le rapport du délégué provincial de formation et de la commission de formation. De cette façon, la communauté apprend à marcher ensemble au sein de la Province et est encouragée et orientée à réaliser son progrès. Le Provincial, de son côté, évalue l’accord du projet de la communauté avec le projet provincial de formation.
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Il a été dit que ne pas réussir à faire un projet, c’est projeter de ne pas réussir! Le projet communautaire est un moyen validé par l'expérience qui aide à réaliser la communauté que nous voudrions voir en chacune de nos maisons de formation. Notre communauté n'est pas un « produit fini » par le fait qu’elle est constituée d'un certain nombre de membres, mais un édifice en chantier, une œuvre d'art en cours. Et le compléter est la tâche de chacun de nous avec confiance, générosité et joie.
P. Francesco Cereda
Rome, 19 mars 2003
solennité de saint Joseph
LE PROJET DE LA COMMUNAUTÉ DE FORMATION
Schéma de l’élaboration
LA COMMUNAUTÉ DE FORMATION
Quelles sont les caractéristiques de cette communauté?
Cette partie initiale décrit la communauté de formation: le contexte historique et géographique, l'équipe des formateurs et leurs tâches, la composition et l'organisation de la communauté, les moments périodiques d’évaluation personnelle ou « scrutins », les moments et les modalités de l'évaluation communautaire, les relations avec le centre d'études…
L’APPEL DE DIEU
Qu'est-ce que Dieu veut de cette communauté dans cette phase spécifique de la formation?
1. L’appel tient compte de l'identité de la vocation et du profil de salésien, de la finalité de la communauté dans sa phase spécifique de la formation, des quatre dimensions de la formation: humaine, spirituelle, intellectuelle, éducative et pastorale.
2. Il demande les apports de chacun vers une convergence de vue.
LA SITUATION DE LA COMMUNAUTÉ
Où se trouve la communauté par rapport à l'appel de Dieu: en est-elle proche ou loin?
1. La situation, elle aussi, tient compte de l’identité de la vocation et du profil de salésien, de la finalité de la communauté dans sa phase spécifique, des quatre dimensions de la formation.
2. On considère d'abord les ressources de la communauté.
3. Ensuite on identifie les difficultés.
4. On précise enfin les trois ou quatre points décisifs, c'est-à-dire les défis fondamentaux qui nous viennent de la situation.
LES LIGNES D’ACTION
Quelles étapes la communauté doit-elle accomplir? Dans quelle direction, par quelles routes, par quelles activités?
1. Elles s’organisent selon les quatre dimensions de la formation; chaque dimension s’exprimant par:
– des obiectifs
– des stratégies ou processus
– des activités
2. Elles peuvent présenter aussi quelques conditions de formation, qui garantissent la réussite de l'expérience.
3. Elles s’accompagneront aussi de la programmation annuelle, qui détermine les temps, les modalités et les personnes responsables.