Focus

Focus 2004

Uruguay - URU01-06-2004


Projet: Obra Social TACURÚ
Date: 1981
Lieu: Uruguay
Province: Uruguay (URU)

LES DÉBUTS
«Nous avons commencé pour ainsi dire en jouant, vers l’année 1981: les fins de semaine, on réunissait les gamins et gamines, ayant entre 10 et 15 ans, qui travaillaient dans la rue, qui à cirer des souliers, qui à surveiller des voitures, d’autres à vendre des bibelots dans les bus. C’est de là qu’est venu leur nom: TACURÚ (ndt: mot de la langue des Indiens Guaranis; prononcer: takourou), qui désigne une petite fourmi industrieuse. On réunissait les gamins pour jouer, leur faire le catéchisme ou encore pour leur donner un peu d’instruction et prendre un petit goûter ». C’est en ces mots que le directeur d’alors de cette oeuvre salésienne commençait son exposé devant la Commission des Droits de l’Homme de l’Assemblée Départementale de Montevideo, vers la fin de 1995.

Comme il l’expliqua alors, ce premier oratoire des jours fériés, animé par les séminaristes salésiens, est allé grandissant. Aujourd’hui, après avoir été transplanté plusieurs fois comme les choux de Don Bosco et vingt ans plus tard, nous voudrions le présenter à un auditoire autrement plus grand.

LE SECTEUR
L’oeuvre TACURÚ est insérée dans un secteur marginal de la capitale du pays, Montevideo: les services publics y sont insuffisants, la population n’arrête pas de s’accroître suite à  l’arrivée de personnes déplacées d’autres quartiers. C’est un quartier de fouilleurs d’immondices, de gens sans travail, de gens à qui on a volé leur présent et leur avenir, dont on ne parle que pour signaler le danger qu’ils constituent.

Les enfants et les jeunes de moins de 20 ans constituent plus de la moitié de la population. Pour eux, il n’y a dans le secteur que quelques écoles surpeuplées, mais aucune institution d’enseignement secondaire ou de formation professionnelle. Pour plus de 1500 enfants, adolescents et jeunes, TACURÚ constitue une chance.

LES PROJETS
L’oeuvre TACURÚ est répartie entre deux implantations, aux extrémités de sa zone d’action.

A l’Est, l’École des Métiers Don Bosco offre des formations réparties sur trois ans, pratiquement gratuites, se terminant par une qualification en menuiserie, cuisine, coupe-couture et électricité; plus de 200 adolescents y assistent. Évidemment, les enseignants ne se contentent pas d’offrir un outil permettant de rentrer sur le marché du travail; ils s’engagent dans l’éducation, sachant que «c’est une affaire de cœur ». Les jeunes, qui l’ont bien compris, voudraient y rester toute la journée, ce qu’ils expriment en disant : «ici, je me sens bien ».

A l’autre extrémité du secteur, la Maison Tacurú offre deux sortes de formation, que nous allons présenter dans l’ordre, suivant l’âge des destinataires.

Lors des fins de semaines, la Maison ne reste pas vide. L’ Oratoire des jours fériés reçoit tous les samedis environ 120 enfants et préadolescents. On y trouve les mêmes rires, les mêmes jeux, les mêmes «trucs » éducatifs que ceux du Valdocco, que les Salésiens connaissent de longue date. Pour une quarantaine d’adolescents, le Centre de Jeunes offre l’occasion de compléter leur expérience associative et de mûrir leur engagement apostolique.

Les après-midis des autres jours, quand les écoles ont fermé leurs portes, les éducateurs de l’ École de Sports, située juste à côté de la Maison, accueillent environ 180 enfants et adolescents. Regroupés par catégories en fonction de l’âge (de 8 ans à 15 ans), ils apprennent, s’entraînent et pratiquent le football, parfois jusqu’au niveau de la compétition dans l’une ou l’autre ligue de football junior. Sport, bavardage tout en prenant un goûter préparé par des parents, puis retour à la maison. Dans la discipline.

Mais il n’y a pas que le football. Certains, plus âgés, concourent dans des compétitions d’athlétisme et gagent des médailles dans leur catégorie.

Les matins, une cinquantaine d’écoliers profitent de l’ Appui Pédagogique offert à des enfants en situation de vulnérabilité sociale par une équipe pluridisciplinaire d’éducateurs et de techniciens. Mais l’ « appui » va au-delà de l’accompagnement dans le domaine scolaire; il se présente comme une activité globale, qui intègre récréation, musique, informatique, sports, excursions, déjeuners, camps, réunions avec les parents, rapports avec les écoles.

Les résultats sont visibles: ces enfants qui, au début de l’année scolaire donnent l’impression d’être condamnés à redoubler leur année, arrivent à s’en sortir, année après année.

La Maison des Jeunes est prévue pour accueillir 45 adolescents, à qui elle offre des travaux d’atelier, de l’informatique, des excursions, des réunions, des camps. Ces jeunes sont sélectionnés parmi plus d’une centaine de candidats, en raison principalement des carences dont ils souffrent dans leur milieu familial. Entourés par une autre équipe d’éducateurs, il apprennent à vivre avec d’autres jeunes, à partager leur vie et leurs activités, à découvrir -  ce qui est difficile à leur âge -  que la plus grande richesse de leur âge est justement d’en profiter pour construire leur personnalité.

Le projet des Grands Adolescents s’adresse à 44 jeunes. A eux et à leurs éducateurs, Tacurú confie mille travaux: donner un coup de main à la cuisine ou exécuter des travaux pour la maison, comme fabriquer les grilles d’enceinte qui délimitent le périmètre de l’oeuvre, ou restaurer un appartement. Ils vont du salon de la maîtresse au local d’informatique; ils participent à des retraites, des promenades, des camps... Leur travail et leur collaboration avec l’oeuvre reçoivent une double reconnaissance; la première, économique: ils reçoivent un petit pécule qu’ils apprennent à dépenser et à partager avec leur famille; la deuxième, institutionnelle: à l’accomplissement de leurs 18 ans, âge limite pour participer au projet, ils bénéficient d’une préférence pour être retenus dans le projet de la Convention Éducation-Travail.

Il y a quelques années, le Conseil Municipal de Montevideo a démarré une politique de Conventions Education-Travail, à l’adresse des organisations de promotion des jeunes les plus défavorisés. Grâce à ces conventions, environ 500 jeunes de plus de 18 ans et sans ressources, sont engagés pour un temps limité pour des travaux au service de la communauté urbaine (principalement, le balayage des rues dans une grande partie de la capitale). En échange, ils reçoivent une rémunération appropriée et l’engagement de pouvoir se former et se qualifier pour pouvoir entrer pour de bon sur le marché du travail.

Cette expérience des conventions, que Tacurú a développées et étendues à d’autres organisations publiques et privées, s’est révélée tout à fait satisfaisante.

L’obligation faite aux jeunes impliqués dans les Conventions Education-Travail de se former a entraîné des offres de qualification en dehors de Tacurú, qui ne suffisait plus à l’afflux de jeunes. C’est ainsi que, grâce au patronage de l’ONG salésienne de Bologne «Amis des Peuples » (Amici dei Popoli) et à un financement de l’Union Européenne, on a pu mettre sur pied le Centre de Qualification.

A l’heure actuelle, après sept ans d’existence et malgré une courte interruption, ce centre offre une formation globale et une qualification professionnelle dans les domaines suivants: sanitaire, réparation des véhicules à moteur deux temps, électricité, informatique et céramique. Plus de 80 jeunes y participent; ceux qui n’ont pas terminé le cycle d’études de base peuvent le faire et recevoir le diplôme officiel, en vertu d’un accord avec l’organisme responsable de l’enseignement public.

On ne peut pas terminer la description sans mentionner un service qui n’est pas le moindre: la restauration. L’équipe dévouée de la cuisine et de la boulangerie offre quotidiennement environ trois cents déjeuners gratuits à tous les participants des projets institutionnels qui se présentent à l’heure de midi.

Information complémentaire:
Nombre de jeunes bénéficiaires des services: plus de 1500


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