Consiglio Risorse

Bulletin Carrefour de la Famille Salésienne Canadienne 12-2014

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1 - 2-

Bulletin
Carrefour
Éditeur
ROMÉO TROTTIER
s.d.b.
Édition électronique :
INTERSCRIPT Sherbrooke
Distribution :
PRÉPARATIONS
POSTALES DE L’ESTRIE
Dépôt légal :
Bibliothèque nationale
du Canada
ISSN 261085
Envoi de publication
Enregistrement
no 40007764
BULLETIN
DE LA
FAMILLE
SALÉSIENNE
CANADIENNE
SOMMAIRE
Salésiens et Salésiennes
Coopérateurs et coopératrices
Volontaires de Don Bosco (V.D.B.)
Anciens, Anciennes et Amis de Don Bosco :
Tout un monde, toute une FAMILLE
ont été suscités par SAINT JEAN BOSCO
pour répondre aux appels des jeunes
dans un esprit de service et d’amitié.
À la suite de leur Père, ils ont à cœur
la destinée et le bonheur des JEUNES.
Ils les aident à réussir leur avenir.
Fondé en 1877 par saint Jean Bosco, le
Bulletin Salésien
, porte-voix de la
pensée du grand éducateur et de ceux qui se reconnaissent en lui et continuent
sa mission, est publié dans 58 éditions en 29 langues. Le
Carrefour Salésien
,
bulletin salésien pour le Canada, est membre de l’Association Canadienne
des Périodiques Catholiques (A.C.P.C.).
Page couverture: Depuis plus d’un siècle, les salésiens travaillent avec les indigènes Bororos
au Brésil, les évangélisant et promouvant leurs droits, pour défendre lesquels un salésien
allemand, le père Rudolf Lunkenbein, et un Bororo, Simão Cristino Koge Ekudugodu, n’ont pas
hésité à donner leur vie. Une histoire d’engagement et de solidarité aux côtés des indigènes.
LEBULLETINSALÉSIENDANSLEMONDE
Tous missionnaires!...?... .............................................................................. 3
Voler plus haut et aller plus loin .................................................................... 4
11 novembre 1875......................................................................................... 6
La graine plantée le 11 Novembre 1875 est devenue un grand arbre ............. 7
Pourquoi nous envoyer des missionnaires?
Nous ne sommes pas un pays pauvre! ...................................................... 8
Nouvelles des ancien/nes du Salésien ............................................................ 9
Daniel Federspiel : puis-je être clown et prêtre à la fois ? ................................ 10
Interview de Sr Veronica, la plus jeune participante au Chapitre .................... 12
Prions pour nos défunts.................................................................................. 13
Le Recteur Majeur aux missionnaires «Ne pas seulement donner,
mais recevoir plus que ce qui est donné».................................................. 14
Figure Salésienne-1: le P. Auguste Arribat ..................................................... 15
Mission internationale des Salésiens .............................................................. 16
Le système préventif de Don Bosco : fondement, actualité, enjeux ................. 18
Paul VI est Bienheureux ................................................................................. 20
Synode sur la Famille ..................................................................................... 22
«Evangelii Gaudium» .................................................................................... 23
Paul VI, Ami des Salésiens ............................................................................. 24
Vie au Salésien de Sherbrooke ....................................................................... 27
Pour une pastorale des jeunes à la lumière de la pédagogie de Don Bosco .... 28
Regard sur le monde Salésien......................................................................... 303
TOUS MISSIONNAIRES!...?...
Un cri et une question ! Moi missionnaire ? «
Nous tous, baptisés,
nous sommes disciples-missionnaires. Nous sommes appelés à devenir
dans le monde un Évangile vivant.
» Ces paroles ont été écrites par nul
autre que notre pape François (
tweet 56, 25 février 2014
).
Plusieurs pages de ce C.S. nous parlent des missions. C’était le
11 novembre 1875 que Don Bosco faisait ses adieux aux premiers
missionnaires salésiens à Gênes ; ils s’embarquaient pour la lointaine
Patagonie, en Argentine. Le pape François emploie souvent le mot
périphérie pour inviter l’Église «
à sortir
», à aller vers les plus pauvres,
les plus défavorisés. À l’eucharistie de clôture du Chapitre Général des
salésiennes le 15 novembre, le Recteur Majeur a souligné le fait que c’est la troisième fois que le
Pape François invite «
à ne pas oublier la Patagonie
» : une fois aux salésiens le 31 mars dernier
durant le CG27 et deux fois aux capitulaires fma le 8 novembre. Et le P. Angel Fernandez de
conclure, «
Vous pouvez être certaines que notre présence en Patagonie durera autant que
l’existence de nos Congrégations.
» Oui, la Famille salésienne est une famille missionnaire, sur le
territoire national et à l’étranger.
Paul VI, déclaré bienheureux le 19 octobre, Dimanche des Missions, fut un grand pape
missionnaire, le premier de notre temps par ses voyages apostoliques à aller aux périphéries.
Sa pensée, ses préoccupations étaient toutes missionnaires.
Un phénomène nouveau qui s’exprime dans ces pages est le fait que des centaines de jeunes,
sans être religieux ou prêtres, donnent quelques années de leur jeunesse au service des plus
pauvres à l’étranger, collaborant avec les religieux/euses salésiens. Ce sont les missionnaires
d’aujourd’hui. Certains se dirigent ensuite vers la vie religieuse.
Lorsque j’étais jeune (9-10 ans), je me figurais missionnaire en Chine. Probablement parce que
de jeunes religieuses Missionnaires de l’Immaculée-Conception visitaient notre école primaire et
nous parlaient de la Chine ; on recevait aussi leur revue à la maison. Puis plus tard, c’est vers le
Pérou que je dirigeais ma pensée et mon imagination, je ne sais pourquoi. Mon « territoire
de mission » se rapprochait de plus en plus du Canada ! Finalement c’est ici que je devins
missionnaire,
missionnaire des jeunes
, comme va l’expression salésienne (même si, comme
prêtre, je «faillis» être envoyé missionnaire à Istanbul, en Turquie…).
Je salue au passage nos membres de la Famille salésienne du Canada qui œuvrent dans les
« périphéries », non de nos villes, mais à l’étranger : le P. Jean-Paul Lebel, sdb (de Proulxville) au
Rwanda, Fr. Sean McEwen, sdb, (Nouvelle-Écosse), Afrique du Sud, M. Yvon Sabourin, sc –
salésien coopérateur – (Montréal), Bolivie, Sr. Candide Asselin, fma, (Grand-Mère), Soudan du
Sud, Sr. Patricia Lacharité, fma, (Sherbrooke) Kenya.
Le Canada est devenu une « périphérie existentielle », si non géographique. L’Église qui est
en Inde, en Afrique, en Amérique Latine, l’a compris ; plusieurs de leurs prêtres et religieux
annoncent l’évangile et œuvrent chez nous. Nous leur sommes reconnaissants.
P. Roméo Trottier sdbLE MESSAGE DU RECTEUR MAJEUR
ÁNGEL FERNÁNDEZ ARTIME
sur une forte animation de la Pastorale des
Jeunes dans toute la Congrégation et la
Famille Salésienne, une pastorale qui puisse
se traduire également en une abondante
récolte de fruits missionnaires, comme la
«Missio ad Gentes »
pour toute notre Famille
apostolique. Le caractère mission naire est
tout à fait « nôtre », constitutif de notre essence
charismatique.
En ce moment, je conserve bien vivante,
dans mon souvenir et dans mon cœur, la
célébration du mandat missionnaire que
j’ai eu la grâce et la joie de présider dans
la basilique Notre-Dame Auxiliatrice au
Valdocco, le 28 septembre dernier. C’était la
145e expédition missionnaire. J’ai beaucoup
pensé à la première expédition, présidée par
un Don Bosco ému et résolu, envoyant ses
premiers fils conduits par Jean Cagliero, dans
la lointaine Argentine, ce fameux 11 no vem -
bre 1875. Les statistiques disent que 11 000
Salésiens de Don Bosco et 3500 Filles de
Marie Auxiliatrice sont partis, depuis lors, de
cette même basilique.
Je peux dire, en fouillant dans mes sou -
venirs et dans mon expérience, que ces
dernières années, pendant mon service dans
la Province d’Argentine Sud, en parlant avec
mes confrères salésiens de Patagonie par -
ticulièrement, j’ai pu approfondir avec une
plus grande attention et une plus grande
admiration les pages missionnaires héroïques
et les dimensions apostoliques extraordi -
naires de ces premiers fils de Don Bosco,
ainsi que le courage de nos sœurs, ces jeunes
Filles de Marie Auxiliatrice, partis dans le
continent latino-américain. Et j’ai pu appré -
cier, une fois encore, la qualité humaine,
le courage apostolique et la sainteté de ces
premiers missionnaires, hommes et femmes.
Le P. Raul Entraigas, dans sa biographie du
Cardinal Cagliero, a écrit : « Il semblait que
VOLER PLUS HAUT
ET ALLER PLUS LOIN
Voici, je crois, un des meilleurs cadeaux
que nous pourrons faire à Don Bosco pour
son deux centième anniversaire : une Famille
Salésienne plus missionnaire, plus apos -
tolique, plus « en sortie », comme nous le
rappelle le Pape François.
Mes cher(e)s ami(e)s de la Famille Salé -
sienne, le mot d’accueil du Bulletin de ce
mois-ci nous trouve déjà tous bien plongés
dans cette Année Jubilaire, dans cette année
de grâce qu’est le Bicentenaire de la nais -
sance de Don Bosco.
Le mois missionnaire mondial vient de
s’achever. J’ai répété et déjà partagé avec
vous, de nombreuses fois, qu’il serait très
beau si, en cette année du Bicentenaire de
notre bien-aimé Père Don Bosco, et dans les
années suivantes, nous pouvions compter
4ces hommes avaient su arracher du cœur de
Don Bosco le secret de sa sainteté. »
Il y a un mois, au cours de la célébration
dans la basilique, en fixant mes yeux et mon
cœur en chacun et chacune des Salésiens,
des Filles de Marie Auxiliatrice et des laïcs
qui recevaient la croix et le mandat mission -
naire au Valdocco, je passais rapidement
en revue chacun des membres de la Famille
Salésienne dans le monde entier. Ce petit
groupe ne voulait pas être un simple groupe
de privilégiés ou des personnes choisies,
triées sur le volet, mais une petite pincée
de levain dans la masse. Un stimulant pour
tous, dans le monde entier, pour que nous
soyons toujours, là où nous nous trouvons,
d’authentiques évangélisateurs et mis sion -
naires des jeunes. Voici, je crois, un des
meilleurs cadeaux que nous pourrons faire
à Don Bosco pour son deux centième anni -
versaire : une Famille Salésienne plus mis -
sionnaire, plus apostolique, plus « en sortie »,
comme nous le rappelle le Pape François.
Réveiller l’imagination de la charité
C’est pourquoi, en ce mois missionnaire
de notre Année Jubilaire, j’invite chaque
Groupe de notre Famille à prendre du temps,
à tous les différents niveaux de respon sa -
bilité, pour faire une sincère autoévaluation
missionnaire qui les amène à se demander
comment nous pourrons être plus et mieux
missionnaires, selon les aspects caracté ris -
tiques de l’identité charismatique de notre
Groupe. J’adresse aussi cette invitation à
chaque ami et amie de Don Bosco, à chaque
jeune qui se sent inspiré et aimé du Père
des Jeunes, à chaque couple d’époux et à
chaque famille qui considère Don Bosco
comme protecteur et modèle.
Cela signifie se demander à quel objectif
nous invite Don Bosco personnellement,
comme famille, comme groupe, en cette
Année Jubilaire missionnaire. Je suis con -
vaincu que si nous le demandons sincè re -
ment à Don Bosco, surtout dans la prière,
de nombreuses initiatives et de nouveaux
sentiers missionnaires salésiens s’ouvriront
peu à peu, précisément là où il semblait
que l’espérance se fût éteinte. Il suffit de
penser au merveilleux exemple du groupe
des jeunes qui, ces mois derniers en Sierra
Leone, inspirés par Don Bosco et Domi -
nique Savio, ont décidé de se retrousser les
manches et de risquer leur vie pour sauver
celle de nombreux frères et sœurs drama -
tiquement frappés par le virus africain Ebola.
Nous percevons un élément essentiel du
renouvellement missionnaire pour la Famille
Salésienne en ceci : savoir réveiller chez nos
jeunes l’
« imagination de la charité »
, comme
aimait le répéter saint Jean Paul II.
Là où nous autres adultes, qui sommes
avec Don Bosco, nous pouvons courir le
risque de nous « embourber » dans des struc -
tures complexes et vétustes, qui ne répon -
dent pas toujours pleinement aux besoins
urgents des plus pauvres, des exclus et des
plus fragiles, les jeunes, animés et inspirés
par l’expérience des adultes, pourront trouver
« des cieux nouveaux et une terre nouvelle »
.
Nous ne devons donc pas avoir peur de
leur faire de la place pour qu’ils volent haut,
pour qu’ils aillent plus loin : ainsi, avec eux,
toute la Famille Salésienne pourra voler plus
haut et aller plus loin, être plus missionnaire
et plus apostolique, telle que l’a pensée,
rêvée et formée Don Bosco.
Je vous embrasse tous avec affection et
j’invoque sur vous tous l’intercession et la
bénédiction de Don Bosco.
Ángel Fernández Artime
Recteur Majeur
5Très chers confrères et amis des missions
salésiennes,
Aujourd’hui nous rappelons la première
expédition missionnaire de Don Bosco du
11 novembre 1875 qui marqua profondé -
ment non seulement le cours de l’histoire
salésienne, mais aussi la physionomie même
du charisme salésien. Don Bosco lui-même
a envoyé 11 expéditions missionnaires.
En 1888, 20 % des salésiens se trouvaient
dans les missions d’Amérique ! Quel impact
les 11 000 missionnaires envoyés de 1875 à
2013 ont eu sur notre charisme, notre spiri -
tualité et les missions salésiennes !
Quel impact sur la sainteté salésienne !
Même le pape François reconnaît les pre -
miers missionnaires en Patagonie comme
des modèles de vie chrétienne fructueuse
(La Civiltá Cattolica
, 20 septembre 2013).
Parmi les saints, les bienheureux, les véné -
rables, les serviteurs de Dieu de la Famille
Salésienne 25 sont, soit des missionnaires,
soit les fruits des premières évangélisations
des missionnaires. L’ADN de notre Congré -
gation est certainement missionnaire !
P. Václav Klement, SDB
Alors conseiller pour les missions
(Cagliero 11, nov. 2013)
Très chers amis,
Le « onzième jour » du onzième mois
approche encore une fois. Nous faisons mé -
moire de cet émouvant 11 novembre 1875,
prémices de toutes les expéditions mission -
naires salésiennes qui suivront ; et aussi de
la 145e expédition du 28 septembre dernier,
que nous venons de célébrer.
Peu à peu dans les Provinces et dans les
maisons, le onzième jour du mois prend
une couleur missionnaire. Les initiatives se
multiplient : le chapelet missionnaire, les
célébrations missionnaires communautaires,
les témoignages missionnaires, les envois
missionnaires de groupes ou d’individus, ...
De même que le 24 de chaque mois –
Marie Auxiliatrice – et le dernier jour du
mois – Don Bosco – le 11 devrait devenir un
« thermomètre » et un « phare » : un « ther -
momètre » qui mesure la « température mis -
sionnaire » de nos cœurs, de nos maisons et
de nos projets.
« Ne vous laissez pas voler la
force missionnaire »
, insiste le Pape François
(EG
109). Et aussi un « phare » qui oriente les
horizons missionnaires de notre engagement
éducatif et pastoral de chaque jour et qui
nous aide à rester attentifs.
Que les animateurs missionnaires sachent
accueillir la belle opportunité de chaque
11 du mois, particulièrement celui de no -
vembre ! Merci !
P. Guillermo Basañes SDB
Conseiller général pour les Missions
6
11 NOVEMBRE 1875 
7
LA GRAINE PLANTÉE LE 11 NOVEMBRE 1875
EST DEVENUE UN GRAND ARBRE
Les Mémoires Biographiques
(vie de Don
Bosco en 18 volumes) rappellent le premier
envoi missionnaire en 1875:
Finalement le 11 novembre arriva… une
expédition missionnaire… cela avait quel -
que chose d’épique aux yeux de ceux qui
vivaient dans un quartier reculé de Turin
appelé Valdocco… Dès qu’aux vêpres fut
entonné le Magnificat, les missionnaires
entrèrent deux par deux dans le chœur, les
prêtres vêtus à l’espagnole(?) le chapeau en
main, les laïcs en vêtement noir et un haut-
de-forme à la main…
Les vêpres terminées, notre bienheureux
Père (Don Bosco) monta en chaire. À son
apparition, un profond silence se fit dans
cette marée humaine ; un frisson d’émotion
passa sur toute l’assemblée qui buvait avi -
dement ses paroles. Chaque fois qu’il s’adres-
sait directement aux missionnaires, sa voix
se voilait et venait mourir sur ses lèvres.
Avec de grands efforts… il refreinait ses
larmes, mais l’auditoire pleurait…
«C’est ainsi que nous commençons une
grande œuvre, non pas que nous ayons de
grandes prétentions ou que nous croyons
convertir l’univers entier en quelques jours,
non, mais en sachant que ce départ est un
peu comme une graine d’où surgira une
grande plante…»
(MB
XI, 381ss).
Grâce à cet esprit missionnaire, élément
essentiel de l’esprit salésien, aujourd’hui, le
charisme de Don Bosco est présent dans
132 pays ! Cette semence plantée le 11 no -
vembre 1875 est devenue vraiment une
grande plante !
Premier départ missionnaire vers la Patagonie en 1875 en présence de Don Bosco
(1re rangée, 2e à gauche; à sa gauche l’ambassadeur de l’Argentine).de « mission » exprimé dans
Ad Gentes
n. 6
entendue exclusivement comme un mouve -
ment unidirectionnel de pays « chrétiens »
vers des terres « païennes » et dans
Evangelii
Nuntiandi
n. 31, dans lequel la promotion et
le développement humain sont vus comme
les composantes les plus importantes de la
mission. Il semble que la compréhension de
la mission pour certains soit fossilisée ici.
Pourtant, déjà en 1991, Jean-Paul II avait
insisté dans
Redemptoris Missio
nn. 33-34
pour que la mission ne puisse pas être vue
seulement en termes géographiques unidi -
rec tionnels, mais d’abord comme l’annonce
de Jésus Christ dans des contextes qui se
compénètrent, dans lesquels se révèlent
néces saires soit la mission
ad gentes
,
l’acti -
vité pastorale ordinaire
ou
la nouvelle
évangélisation
.
Ainsi, il a appelé à l’interdépendance et
à l’assistance réciproque entre d’une part,
Il n’est pas rare d’entendre des salésiens
provenant de pays technologiquement déve -
loppés demander : « Pourquoi nous envoyer
des missionnaires, nous ne sommes pas un
pays pauvre » ? De la même manière, des
missionaires provenant de pays considérés
jusque-là comme « terre de mission » se
demandent aussi quel est le sens d’être
envoyé vers un pays matériellement nanti ou
technologiquement développé. Pour beau -
coup de salésiens ici réside le « problème »
non exprimé en ce qui concerne la directive
du dernier Chapitre Général de relancer
le charisme en Europe, en faisant les inter -
ventions nécessaires pour le renouveau de
la présence salésienne dans le continent
(CG 26, 108, 111), maintenant connu comme
«Projet Europe.»
En réalité le problème est plus profond
qu’un simple aspect de géographie sociale !
Il prend racine dans la compréhension étroite
8
Au Valdocco, le Recteur Majeur et la Mère Générale des salésiennes
viennent de remettre la croix missionnaire aux membres de la 145e expédition missionnaire.
POURQUOI NOUS ENVOYER DES MISSIONNAIRES ?
Nous ne sommes pas un pays pauvre !les églises traditionnellement considérées
comme « pays chrétiens » et d’autre part les
« terres de mission. » C’est dans cet esprit
que le Pape Benoît XVI a invité l’Église
d’Afrique « à contribuer à la nouvelle évan -
gélisation dans les pays sécularisés » qui
«aujourd’hui manquent de vocations.» Ceci,
a-t-il souligné, ne diminue pas l’élan mis sion -
naire
ad gentes
, mais «est un signe concret»
de sa « fécondité » ! (
Africae Munus
, n. 167).
Avec cette vision renouvelée de la mission,
le pape François invite continuellement
les catholiques à aller « aux marges de la
société» pour annoncer l’Évangile.
D’où l’insistance du Recteur Majeur pour
que le Projet Europe soit un « Projet de
Congrégation » qui implique « toutes les
Régions et les Provinces » (CG 26, p.147);
cela exige en premier lieu de tous les
Salésiens une conversion de l’esprit et du
cœur pour s’approprier ce changement actuel
dans la compréhension de la « mission. »
Seulement alors, il y aura un échange multi -
directionnel de missionnaires salésiens animés
de confiance et d’ouverture réciproque qui,
en dernière analyse, enrichira toutes les
Provinces et renouvellera toute la Congré -
gation!
P. Alfred Maravilla
Dicastère pour les Missions
• Félicitations à JULIEN THIBAULT et
SIMON BILODEAU pour leur première
position au concours Sherbrooklyn. Éga -
lement à JUSTINE-MEUNIER et ELLIOT
SIROIS pour la 3e position avec le groupe
Twenty One Twenty. D’im portantes bourses
sont attachées à ces prix. Le Salésien en
est très fier.
• Notre intronisé au Prix Périclès 2014 était
PHILIPPE D’ASTOUS qui actuel lement est
à l’Université Georgia State, USA, où il
termine son doctorat en gestion des ris -
ques et assurances. Philippe a reçu le Prix
du meilleur mémoire des Hautes Études
Commer ciales (HEC) de Montréal en plus
d’être un musicien professionnel avec le
groupe Korpius.
• La Tribune du 16 octobre publiait la photo
de l’équipe scolaire des Spar tiates du Salé -
sien en
ultimate juvénile mixte.
L’équipe a
remporté la grande finale.
• La FADOC de Laval a organisé un con -
cours d’écriture consistant à rendre hom -
mage à une personne de 65 ans et plus,
habitant Laval. DANIEL DAIGLE a été
l’heureux vainqueur du concours avec
une composition sur son bon ami, Ronald.
NOUVELLES
DES ANCIEN/NES
DU SALÉSIEN
9DANIEL FEDERSPIEL :
PUIS-JE ÊTRE CLOWN ET PRÊTRE À LA FOIS ?
10
pu continuer. » J’ai alors
recommencé à être clown
mais en tant que religieux,
souvent pour les grands
rassemblements. Un an plus
tard, je vais voir le cardinal
Decourtray pour mon ordi -
nation : « Vous conti nuerez à
faire le clown, une fois or -
donné » me dit-il ? Je réponds :
« Je ne sais pas. Dites-moi ». Il
répond : « Préparons la célé -
bra tion ». À la célébra tion, à
la grande surprise de tous, il dit : « je t’en -
voie comme clown parmi les prêtres et
comme prêtre parmi les clowns. »
Mon initiation de clown a duré 6 ans
À cette époque, je faisais le clown mais je
ne l’étais pas. Je me suis dit alors : Il faut que
j’apprenne. Mais comment ? Je suis envoyé
à la communauté de Nice. Un salésien
m’invite à un cercle de magie. Guido
Giacomelli, clown de la Piste aux Étoiles,
74 ans, sans enfants, avait perdu son par -
tenaire mort d’un cancer. Il me propose de
m’apprendre à être clown. Pendant 6 ans,
j’ai été initié. Il m’a appris à regarder le
monde comme un clown. On ne fait pas le
clown, on devient le clown. Le clown est
une figure de l’Évangile. Être clown, c’est
une manière d’absorber ce qui est dans le
monde, de l’assimiler et de le transformer
en joie. Il y a quelque chose du Christ là,
quelque chose un peu comme porter la
souffrance des autres pour la transformer
peu à peu en résurrection, en joie.
Jeune, Daniel était très
timide, mais il prit goût au
théâtre. Des rencontres, des
cir constances lui ont permis
de faire le clown très tôt...
Avant de rentrer au noviciat,
il a pensé qu’on ne pouvait
pas être religieux et clown
et il a tout brûlé : la magie,
l’humour, l’illusionnisme. Qui
est Daniel Federspiel, pro -
vincial de France-Belgique-
sud ? Alors, prêtre ou clown ?
Ces deux facettes sont-elles réconciliées
aujourd’hui ?
Comment suis-je resté clown
après le noviciat ?
Au noviciat, j’ai mis de côté le clown. Un
jour, je tombe par hasard sur un livre où il
était écrit : « Les illusionnistes ont un saint
patron qui s’appelle saint Jean Bosco. » J’en
parle au Maître des novices qui me dit :
«C’est dommage d’avoir tout brûlé, tu aurais11
que quand on croit avoir découvert qui est
Dieu, Il est toujours au-delà de ce qu’on a
compris, différent encore... On n’enferme
pas Dieu dans des démonstrations. L’illu -
sionniste arrive à identifier ce qui est mis en
place pour faire illusion chez l’autre. Ainsi
le fait d’étudier les illusionnistes a permis à
Don Bosco de bien connaître ses jeunes,
leurs stratégies de protection ou de défense.
Apprends-moi à lire et à écrire,
à moi qui ne sais rien
C’est le père Xavier Thévenot qui m’a dit
un jour : « Daniel, cette position du clown
pour moi, elle est très christique. » J’ai
inventé un spectacle que je joue seul dans
la classe d’un établissement scolaire. Je ne
sais ni lire ni écrire et je demande à être
scolarisé dans une école. J’écris une lettre
au directeur de l’école qui va la lire à une
classe. Et il demande : « Peut-on accueillir ce
clown ? » Sous-entendu : peut-on accueillir
quelqu’un qui est différent ? Une fois dans la
classe, j’absorbe ce que les enfants m’ap -
prennent, je valorise celui qui a des diffi -
cultés. Il me propose de m’apprendre à lire
car lui aussi a du mal et lit encore avec son
doigt. L’enfant est convaincu qu’il m’apprend
quelque chose.
Don Bosco Aujourd’hui
Propos recueillis par Joëlle Drouin
« Être clown, c’est une manière
d’absorber ce qui est dans le monde
et de le transformer en joie. »
On fait de ce qui est faible, délicat,
pauvre, une poésie, quelque chose de beau.
Là où d’autres se sentent en difficultés,
en échec... le clown voit une espérance : il
prend le petit détail qui passe inaperçu et
qui peut être traduit en espérance.
Le clown, c’est d’abord un homme ou
une femme qui a vécu quelque chose de
dramatique et qui le transforme en joie. Jean
Bosco a vécu cela. Il n’y a pas de distance
entre un prêtre et la posture du clown. Un
vrai clown : c’est une prière.
C’est la maladresse du clown
qui produit l’effet comique
Le clown a des habits mal-ajustés et cela
a un effet comique. Un clown, c’est quel -
qu’un de mal ajusté à ce qui lui arrive ! La
tenue est liée à une harmonie du person -
nage : un clown ne mettra jamais l’habit
d’un autre. Le maquillage doit être fait par le
clown lui-même. C’est un vitrail : ce sont les
couleurs qui font jaillir la personnalité. C’est
donc tout le contraire d’un masque.
On regarde Dieu quand on prie, décou -
vrant sa faiblesse, si bonne et si profonde
qu’on qualifie d’amour. L’Autre est en train
de m’aimer se dit-on. Et bien le clown essaye
de faire comme Dieu.
Et la magie. La foi est-elle magique ?
La magie : NON ! Car la magie fait croire
que le magicien a un pouvoir. Vous voyez le
magicien couper une femme en deux. Par
contre, l’illusion s’approche peut-être de la
foi en Dieu en ce qu’elle fait voir ce qui
paraît vrai et en même temps la vérité ne se
dévoile pas comme ça. Elle reste cachée.
L’illusion se rapproche de la foi dans le sens12
Nous avons interviewé Sr
Veronica Nwe Ni Moe, de la
Province
Marie notre Secours

Cambodge Myanmar (CMY).
Sr Veronica est la sœur capi -
tulaire la plus jeune et parti -
cipe au Chapitre comme
invitée, pour la pre mière fois.
Elle a 34 ans et 12 ans de
profes sion. Dans sa province,
elle est Directrice de la com -
munauté
Ste Marie D. Maz -
zarello
à Anisakan, où se
trouvent 2 aspirantes et 3 pré-
aspirantes, 49 filles en situa tion difficile qui
fréquentent le cours de coupe-couture et un
internat avec 150 enfants. Les FMA œuvrent
aussi dans les activités de l’oratoire, les
cours après la classe pour les enfants
pauvres et la caté chèse dominicale.
Qu’as-tu pensé quand tu as reçu
l’invitation à participer au Chapitre ?
J’ai été émue quand m’est arrivée l’invi -
tation, parce que je n’aurais jamais imaginé
vivre dans ma vie cette expérience de grâce,
cette expérience d’Esprit saint, de famille et
de formation. Je me sens bénie et aimée par
Dieu...
Quelles sont tes attentes pour ce Chapitre ?
Durant le Chapitre, je voudrais écouter ce
que Dieu et l’Esprit Saint veulent m’en sei -
gner et partager ensuite ce que je suis et ce
que Dieu m’a donné. J’espère que ce temps
sera pour nous toutes une expérience vécue
en compagnie de l’Esprit Saint qui nous
montre toujours ce que Jésus
veut pour le bien du monde, de
l’Église, de nos sœurs, des
com munautés éducatives, des
jeunes et des pauvres.
Je crois aussi que, renou -
velée par l’Évan gile, je pourrai
par tager l’esprit de famille et
la joie d’être une FMA toute
dévouée envers les jeunes. Je
souhaite grandir dans la radi -
calité évangélique et « l’amo -
revolezza » et être une simple
et joyeuse FMA pour Jésus et
pour les jeunes.
As-tu un message pour les jeunes du monde ?
À chaque jeune du monde, je voudrais
dire : « Dieu qui vit en toi, t’aime beaucoup
et moi aussi, avec Don Bosco et Marie-
Dominique Mazzarello, je t’aime beaucoup.
Arrête-toi un peu pour écouter et te trouver
toi-même, dans le profond de ton cœur, là
où Dieu t’attend pour te donner son amour.
Aie le courage de sortir de toi-même et
de faire l’expérience de la vraie joie et du
sens de ta vie. L’Église, Don Bosco et Marie –
Dominique ont besoin de toi. Autant que
tu le peux, sors de la Toile, tu pourras alors
découvrir et construire des relations huma -
nisantes, authentiques, belles et durables, en
donnant et en recevant l’amour. « Vive Jésus
et Marie » à tous les jeunes des milieux
salésiens. Ayez conscience de la présence
de Dieu et de Marie Auxiliatrice dans votre
vie et dans la vie de vos amis.
INTERVIEW DE SR VERONICA,
LA PLUS JEUNE PARTICIPANTE AU CHAPITREUn rêve que tu as pour la terre…
Continuer le rêve de Don Bosco pour les
jeunes de ma terre : une vie heureuse cha -
que jour et dans l’éternité. Oui, là où tous
peuvent vivre et grandir dans la paix et la
sérénité, en partageant justement les richesses
communes pour le bien de tous. Je désire
partager l’amour de Dieu dans l’esprit du
da mihi animas cetera tolle
sur notre terre
dominée par la culture bouddhiste.
www.cgfmanet.org
Sr. Yvonne Reungoat, Mère Générale des salésiennes,
s’adresse aux membres du Chapitre Général 23e
le 15 novembre lors de l’eucharistie de clôture
présidée par le Recteur Majeur, don Angel Fernandez A.
PRIONS POUR NOS DÉFUNTS
• Tom Shea, 57 ans, de St-Hyacinthe,
décédé subitement le 18 février der -
nier, ancien du Séminaire Salésien
(1974).
• Firmin Bocquet, 78 ans, décédé à Sher -
brooke, le 14 septembre. Il était le père
de 4 anciens du Salésien : Thierry
(1978), Dominique (1981), Patrick
(1983), Agnès (1991).
• François Wera, ancien du Salésien
(1986), 45 ans, décédé à Lennox ville le
17 sep tembre.
• Donat Provençal, 91 ans, décédé à
Victo riaville le 13 septembre. Il était le
grand-père de Manon Michel, ensei -
gnante au Salésien.
• André Durocher, 85 ans, décédé à
St-Sévérin-de-Proulxville, le 17 octo -
bre. Il était le frère de Sr. Anita
Durocher, fma, de North Haledon, NJ.
• Christian Parenteau, 62 ans, décédé
à Sherbrooke le 30 octobre. Il était
membre du personnel du Séminaire
Salésien.14
Pendant le rencontre du Recteur Majeur
avec les membres de la 145e Expédition Mis-
sionnaire Salésienne, à la Maison Générale
le 9 septembre 2014, le Recteur a souligné
l’importance des Missions dans la Con gré -
gation et que
« notre référence devra tou -
jours être l’Évangile, les Constitutions et les
Règlements (…) Nous devons toujours avoir
les yeux fixés sur nos origines, sur Don
Bosco, les premiers Salésiens, les premiers
Recteurs Majeurs et les premiers mission -
naires, vu que depuis toujours, dès le début,
nous avons été une Congrégation mission -
naire. »
Le Père Ángel a ensuite poursuivi :
« Vous
êtes un groupe de Salésiens qui ont entendu
un appel spécial à aller vers les autres, et
cela touche aux racines salésiennes. Nous
croyons que, dans les prochaines années,
le Seigneur continuera à appeler beau -
coup d’autres Confrères pour la mission
ad
gentes
. »
D’autre part, il a souligné un élément cen-
tral sur la manière dont ils doivent entendre
le rôle qu’ils ont à jouer dans la mission.
« Vous êtes envoyés dans les différentes
Provinces non seulement pour apporter un
peu d’air frais, de force et de soutien ; ou
avec l’intention de résoudre un problème
dans une Province, mais vous êtes envoyés
annoncer l’Évangile aux jeunes et aux plus
défavorisés. Et quand dans une communauté
arrive un nouveau confrère, il l’enrichit de
ses propres connaissances, de sa culture et
de sa vocation. »
Le P. Ángel Fernández Artime a égale -
ment rappelé à ces futurs missionnaires
certaines attentions qu’ils devront avoir, une
fois arrivés sur les lieux de leur destination :
« Prendre soin de votre vie, de votre per -
sonne, de votre vocation et de votre esprit ;
vous n’allez pas seulement faire une expé -
rience de vie, mais une manière de vivre
votre vocation salésienne. »
Il a bien insisté sur ce dernier point :
« Aujourd’hui, dire “Salésiens” signifie être
au milieu des plus pauvres et des plus défa -
vorisés de la société. Ce ne devrait pas être
qu’un slogan mais une réalité (…) La passion
missionnaire que chaque Salésien doit res -
sentir est celle d’aller à la rencontre des
jeunes ; nous avons donc besoin d’une
Congrégation plus proche d’eux, plus proche
des gens et de la société : voilà ce qui
garantira la continuité du charisme et de
la mission. »
Et, comme message final, le Recteur
Majeur a souligné l’amour, l’engagement
et le travail :
« Un aspect important est celui
d’aimer les gens qui vous accueillent ; on
voit parfois des confrères qui se sentent les
colonisateurs de l’endroit où ils sont arrivés ;
je l’ai vu en Afrique où certains mission -
naires se sentent européens blancs possé -
dant le pouvoir (…) Travail et tempérance,
c’est ma recommandation ; et le travail ne
signifie pas faire des choses et les faire à
la hâte ; rappelez-vous que vous ne partez
pas seulement pour donner mais aussi pour
rece voir, et parfois pour recevoir plus que
ce que vous donnerez. »
LE RECTEUR MAJEUR AUX MISSIONNAIRES
« Ne pas seulement donner,
mais recevoir plus que ce qui est donné »15
En Suisse
À la fin de son mandat de
trois ans, il fut envoyé à
Morges, dans le canton de
Vaud, en Suisse. Il accomplit
ensuite trois mandats suc -
cessifs de six années chacun,
d’abord à Millau, puis à
Villemur et enfin à Thonon,
dans le diocèse d’Annecy.
La période la plus chargée
de dangers et de grâces fut
pro ba blement celle de Vil -
lemur.
Directeur pendant
la 2e guerre mondiale
Il y fut directeur pendant la 2e guerre
mondiale. Des soldats SS occupèrent l’école
où il cachait des enfants juifs. Tout près de la
maison salésienne, il rencontrait souvent des
ouvriers espagnols, militants commu nistes.
Un jour, on fit appel à lui pour rame ner le
calme dans un camp de réfugiés poli ti ques.
Le visage souriant et ouvert, ce fils de don
Bosco n’écartait jamais personne. Sa mai -
greur et son ascétisme faisaient penser au
curé d’Ars ; mais son sourire et sa dou ceur
étaient ceux d’un vrai salésien.
« C’était l’homme le plus spontané du
monde », déclara un témoin. Revenu à La
Navarre en 1953, le Père Arribat y vécut
jusqu’à sa mort, survenue le 19 mars 1963.
Son corps repose à La Navarre.
www.sdb.org
D’une famille pauvre –
a commencé l’école à 18 ans
Joseph Auguste Arribat naquit
le 17 dé cembre 1879 à Trédou
(Rouergue, S-O de la France). La
pauvreté de sa famille ne permit
pas au jeune Auguste de com -
mencer ses études secondaires
avant 18 ans ; il le fit à l’Oratoire
salésien de Marseille.
Il devient Salésien
À cause de la situation poli -
tique en France au début des
années 1900, il débuta sa vie
salésienne en Italie ; il reçut la soutane des
mains du Bienheureux Michel Rua.
Brancardier pendant la 1er guerre mondiale
Revenu en France, il commença, comme
tous ses confrères, sa vie salésienne active
dans une semi-clandestinité, d’abord à Mar -
seille et puis à La Navarre. Il fut ordonné
prêtre en 1912. Il fut appelé sous les dra -
peaux pendant la première guerre mondiale
et servit comme infirmier brancardier.
« Le saint de la Vallée »
Après la guerre, le Père Arribat reprit
son activité à La Navarre jusqu’en 1926.
Ensuite il travailla à Nice jusqu’en 1931.
Cette année-là, il accepta le service de
direc teur à La Navarre, en même temps qu’il
desservait la paroisse de Saint Isidore dans
la vallée de Sauve bonne. Ses paroissiens
l’appelleront « le saint de la Vallée ».
FIGURE SALÉSIENNE-1:
LE P. AUGUSTE ARRIBAT
Le Père J. Auguste Arribat vient d’être déclaré Vénérable, étape vers la cano ni sation,
par le Pape François. Qui est donc ce salésien de la France décédé en 1963?16
MISSION INTERNATIONALE
Syrie, Alep:
ville en guerre – espérance malgré tout.
Brésil, Bahia:
étudiants heureux d’apprendre
Costa Rica:
la bénédiction de Dieu
République du Congo, Goma:
paroisse salésienne devenue camp de réfugiés
Philippines, Mati-Davao:
directeur du
DB Training Centre
avec étudiants
États-Unis, New Rochelle, NY:
rencontre des directeurs des procures internationales17
DES SALÉSIENS
Haïti, Gressier: étudiants du Séminaire Salésien
de Sherbrooke avec enfants de l’école
Cambodge, Poipier:
étudiants de l’Inst. Technique Salésien
Népal, Katmandou:
membres du
Salesian Media Club
Slovénie, Verzej:
jeunes de l’
Inst. Salésien Marianum
Inde, Mumbai: formation de futurs boulangers
au
DB College Hosp. Centre
Pérou, Piura: manifestation de jeunes
en défense de l’enfant à naitre. Pour pouvoir s’exprimer et se
transmettre « comme dans une
paroisse », la foi a besoin de moyens
concrets : horaires, locaux, con te -
nus... Mais elle a encore plus besoin
de témoins convaincus et qualifiés.
Aujourd’hui, mais surtout dans
l’Occident sécularisé, on a de la
peine à imaginer la place que tenait
la religion à l’oratoire avec toutes
ses pratiques : messe, confessions, cha pe -
let, caté chismes, bénédiction du Saint-
Sacrement, dévotions variées, mots du soir,
etc. Chaque mois avait lieu « l’exercice de
la bonne mort » et chaque année la retraite
spirituelle. Mais il faut comprendre que
le climat spirituel qu’on y respirait rendait
les « devoirs religieux » non seulement sup -
portables aux jeunes, mais généralement
accomplis avec un élan visible, et chez cer -
tains d’entre eux avec la ferveur des saints.
Le projet salésien comporte une propo -
sition explicite, sans prosélytisme, de la
Bonne Nouvelle de Jésus Christ. Même là où
une annonce directe par la parole semble
exclue, comme cela peut être le cas avec
les fidèles d’autres religions, spécialement
les musul mans, il reste la possibilité de
témoi gner expli citement l’amour chrétien
par des actes.
On a pu dire que l’oratoire était à l’ori -
gine la paroisse de ceux qui n’en avaient
pas. C’est encore plus vrai aujourd’hui, là où
les contacts avec une œuvre ou une activité
salésienne sont les seuls liens avec l’Église
ou avec des chrétiens.
La 3e partie du texte explicitait les
2 pre mières dimensions de l’action
salésienne, c.-à-d., une maison et
une famille, surtout pour ceux qui
n’en ont pas, et une école, surtout
pour ceux qui ont des difficultés.
Il est question ici de la paroisse et de
la cour de récréation.
4.3. Une paroisse, surtout pour ceux
qui ne connaissent pas la leur
Comme les autres oratoires, celui de Don
Bosco avait un but profondément pastoral
et catéchétique, mais avec des différences
impor tantes. Au lieu de lui donner une struc -
ture paroissiale, il en fit une œuvre ouverte
et missionnaire, capable d’atteindre ceux
qui n’étaient pas pris en charge par les
institutions existantes.
Dans les débuts de l’oratoire, beaucoup
de garçons tout à fait ignorants des réa -
lités paroissiales trouvaient auprès de Don
Bosco un lieu d’Église. L’oratoire devenait la
paroisse de ceux qui n’en avaient pas. Aux
curés de Turin qui lui reprochaient de leur
ravir leurs ouailles, Don Bosco avait beau
jeu de répondre qu’ils étaient loin de la réa -
lité, car ses premiers « amis » ne connais -
saient pas de paroisse.
Quand l’oratoire se fut stabilisé dans la
maison Pinardi en 1846, le premier souci de
Don Bosco fut d’y aménager une humble
chapelle. Quand celle-ci devint trop petite,
il construisit en 1852 une petite église qu’il
mit sous le patronage de saint François de
Sales, et à partir de 1864 une grande église
dédiée à Marie Auxiliatrice.
LE SYSTÈME PRÉVENTIF DE DON BOSCO :
FONDEMENT, ACTUALITÉ, ENJEUX (4
e
partie
)
Morand Wirth, sdb
184.4. Une cour de récréation
pour vivre dans la joie et l’amitié
Et puis il y a ce que Francesco Motto
appelle « la dimension ludique de l’édu -
cation préventive ». La cour de récréation
est le lieu symbolique de la joie de vivre
et de l’amitié, un des endroits préférés de
Don Bosco pour la rencontre des jeunes. Un
spécialiste de l’esprit salésien a cru pouvoir
donner de l’oratoire la définition suivante :
la vita sul cortile,
la vie sur la cour de
récréation.
On sait, par ailleurs, l’importance que
Don Bosco attachait à la fête. L’oratoire était
né justement comme
oratorio festivo
et avec
le développement de l’œuvre primitive,
ce caractère festif et joyeux ne s’est pas
perdu. Outre les dimanches ordinaires et
les grandes solennités liturgiques (Noël,
Épiphanie, Pâques, Ascension, Pentecôte,
Fête-Dieu), on soulignait les célébrations
mariales (Nativité, Immaculée Conception,
Marie Auxiliatrice), ainsi que les fêtes des
saints qu’on honorait de façon spéciale: saint
François de Sales, saint Joseph, saint Louis
de Gonzague, saint Jean-Baptiste (« patron »
de Don Bosco), saint Pierre et sainte Cécile.
Chaque fête ou manifestation, même la
plus sérieuse, avait ce double aspect reli -
gieux et profane, le sérieux étant toujours lié
à la joie et à quelque forme de détente et de
divertissement : jeux, musique, théâtre, excur -
sions, loteries, ou simplement un repas un
peu amélioré. En résumé, on peut dire qu’à
l’oratoire, et par volonté délibérée de son
directeur, on allait « fête en fête »
Pas de fête sans musique, car « un ora -
toire sans musique est comme un corps sans
âme », disait Don Bosco à un religieux hési -
tant qu’il avait rencontré à Marseille. Dès
1845, il lance des classes de chant, dont
sortira une chorale qui se fit remarquer en
plusieurs villes du Piémont. En 1855, naît
une fanfare qui se produira également avec
succès en divers lieux. Don Bosco croyait
à l’efficacité bénéfique de la musique sur le
cœur et sur l’imagination des jeunes. Pas
de fête non plus à l’oratoire sans théâtre, où
les jeunes deviennent acteurs. Don Bosco y
voyait trois avantages : distraire, instruire
et éduquer.
Promenades et excursions font égale -
ment partie d’une saine animation. Les
biographies et les films ont célébré à l’envi
l’excursion « légendaire » de tous les jeunes
détenus d’une prison de Turin, sous la seule
conduite de Don Bosco, sans gardes et sans
escorte : pas un ne manqua le soir à l’appel !
Pour Augustin Auffray, les fameuses pro -
menades d’automne, qui duraient deux ou
trois semaines, seraient à l’origine de nos
modernes camps de vacances.
Aujourd’hui encore, une œuvre salé -
sienne ne saurait se concevoir sans ce climat
très particulier de joyeuse convivialité, qui
permet à la créativité innée de l’enfant et du
jeune de s’exprimer librement. Il n’est pas
étonnant qu’on ait proposé récemment de
changer le nom de « système préventif », un
peu trop restrictif et centré sur l’éducateur,
en « système expressif ».
19« L’amour pour les Missions est amour
pour l’Église, est amour pour le Christ ! Aucun
chrétien ne peut se refermer sur lui-même,
mais il doit s’ouvrir aux besoins spirituels
de ceux qui ne connaissent pas encore le
Christ, et ils sont des centaines de mil lions!»
Par cette exhortation, le Pape Paul VI
s’adres sait aux Directeurs diocésains des
Œuvres pontificales missionnaires d’Italie,
reçus en audience le 28 juin 1978, quelques
semaines avant sa mort.
Au cours de la Journée missionnaire mon -
diale de cette année 2014, au terme de
l’Assemblée extraordinaire du Synode des
Évêques, le Vénérable Pape Paul VI, dans le
siècle Jean Baptiste Montini, était proclamé
Bienheureux. Au cours de ses quinze années
de pontificat, Paul VI a apporté un élan
important à la conscience missionnaire de
l’Église, à l’animation et à la coopération
missionnaire, poursuivant un engagement
qu’il avait déjà manifesté en tant qu’Arche -
vêque de Milan. Du magistère missionnaire
du Bienheureux Paul VI émergent le Décret
conciliaire
Ad gentes
, sur l’activité mis -
sionnaire de l’Église, complété par le Motu
proprio
Ecclesiae sanctae
, portant normes
en vue de l’application de certains Décrets
du Concile Vatican II, le Message
Africae
terrarum
en défense de l’identité africaine et
de ses valeurs traditionnelles et l’Exhortation
apostolique
Evangelii nuntiandi
sur l’enga -
ge ment à annoncer l’Évangile aux hommes
de notre temps.
Outre ces documents, il n’est pas possible
de négliger un vaste patrimoine de lettres,
messages et discours à tous les niveaux et
dans les occasions les plus diverses, sur la
responsabilité missionnaire de toute l’Église.
Par ses Lettres apostoliques
Benegnissimus
Deus
et
Graves et increscentes
, il souligna
l’importance et l’actualité de l’Œuvre pon ti -
ficale de Saint Pierre Apôtre et de l’Union
pontificale missionnaire. Dans la Lettre à
la Conférence missionnaire internationale
de Lyon, commémorant l’anniversaire de
l’Œuvre pontificale de la Propagation de la
Foi, il demanda une prise de conscience de
la problématique moderne de l’évan gé li sa -
tion afin de renouveler l’élan mission naire.
Dans son message au Congrès missionnaire
du Mexique et d’Amérique latine, il recom -
PAUL VI EST BIENHEUREUX
20nant aux territoires de mission
et 18 d’entre eux étaient les
premiers cardinaux dans l’his -
toire de leurs pays. Au cours de
son pontificat, le nombre des
Conférences épis copales natio -
nales est passé de 11 à 48.
En instituant le Synode des
Évêques, il a appelé les repré -
sentants de l’Épiscopat du
monde entier, y compris donc
les Églises des terri toires de mission, à aider
le Pape dans le gouvernement de l’Église
universelle. Il pour suivit en outre l’inter na -
tionalisation de la Curie romaine, appelant à
des fonctions de responsabilité des prêtres et
des évêques provenant d’autres continents
que l’Europe. Le Bienheureux Paul VI a été
le premier Pape à visiter tous les continents
et les terres de mission : la Terre Sainte et
l’Inde en 1964, l’Europe en 1967, l’Amé -
rique en 1968, l’Afrique en 1969, l’Extrême-
Orient et l’Océanie. Lors des rencontres
avec les jeunes Églises, il les a toujours invi -
tées à prendre conscience de leur respon -
sabilité missionnaire, tant sur leurs propres
terri toires que dans le monde entier.
mandait à toutes les Églises
locales un effort pastoral con -
joint « afin de faire de toute
l’Église latino-américaine une
Église mis sion naire ». Durant
tout son Pontificat, excepté en
1964, Paul VI a toujours envoyé
un message à l’occasion de la
Journée mis sionnaire mondiale
d’octobre. Le dernier, qui avait
déjà été préparé lorsqu’il est
mort, insiste encore sur la coresponsabilité
du peuple de Dieu dans l’œuvre mission -
naire.
Le Bienheureux Paul VI a toujours mis
d’avant le caractère missionnaire des grandes
solennités liturgiques de Pâques, de la Pen -
tecôte et de l’Épiphanie de la consécration
de prêtres et d’évêques provenant de pays
de mission, de la remise du crucifix aux mis -
sionnaires sur le départ, de la béatifi ca tion
de représentants de l’Église mission naire ou
de martyrs de la foi… Dans ce cadre, il faut
rappeler également quatre ordinations d’évê -
ques et de prêtres, entièrement ou partiel -
lement provenant de territoires de mission,
et l’administration du sacrement du Baptême
et de la première Communion à des caté -
chumènes d’Afrique et d’Asie. Ce Pape a
visité plusieurs fois le Collège Urbanum à
Rome, présidant également l’ordination d’un
certain nombre de prêtres et a célébré, le
jour de la Pentecôte de 1972, la Messe des
Nations au Collège de Saint Pierre Apôtre.
Au cours de son pontificat, les circons -
criptions ecclésiastiques dans les territoires
confiés à la Congrégation pour l’Évangé -
lisation des Peuples passèrent de 759 à 863,
avec un net développement, non seulement
au plan numérique. Il a nommé 604 évê ques
en territoires de mission, en grande partie
indigènes. Il a créé 27 Cardinaux appar te -
2122
cule amer de rêves et de projets brisés :
combien de personnes traînent-elles leurs
journées sur la voie sans issue de la rési -
gnation, de l’abandon, voire de la rancœur ;
dans combien de maisons est venu à man -
quer le vin de la joie et donc la saveur – la
sagesse même – de la vie [...] Ce soir, nous
nous faisons la voix des uns et des autres à
travers notre prière, une prière pour tous ».
Lieu intime de joies et d’épreuves, d’af -
fec tions profondes et de relations parfois
blessées, la famille est véritablement « école
d’humanité » (« Familia schola quaedam
uberioris humanitatis est » : Concile Vatican II,
Constitution sur l’Église dans le monde con -
temporain Gaudium et Spes, no 52), dont
le besoin est fortement perçu. Malgré les
nombreux signaux de crise de l’institution
familiale dans les différents contextes du
« village global », le désir de famille demeure
vif, en particulier parmi les jeunes et motive
le besoin que l’Église annonce sans relâche
et au travers d’un partage profond cet « Évan-
gile de la famille » qui lui a été confié au
travers de la révélation de Dieu en Jésus
Christ.
Du 5 au 19 octobre s’est déroulé à Rome le
synode sur la famille. Présidé par le Pape
François, il rassemblait plus de 200 per -
sonnes : cardinaux, évêques, invités d’autres
Églises, laïcs, couples. Voici l’introduction
du document provisoire rédigé à mi-chemin
du synode. Ce synode reprendra dans un an.
Lors de la veillée de prière célébrée sur la
Place Saint-Pierre, samedi 4 octobre 2014,
en préparation au Synode sur la famille, le
Pape François a évoqué de manière simple
et concrète la centralité de l’expérience
familiale dans la vie de tous, en s’exprimant
ainsi : « Le soir descend désormais sur notre
assemblée. C’est l’heure où l’on rentre volon-
tiers chez soi pour se retrouver à la même
table, entouré par la présence des liens
d’affection, du bien accompli et reçu, des
rencontres qui réchauffent le cœur et le font
croître, comme un bon vin qui anticipe au
cours de l’existence de l’homme la fête sans
crépuscule. C’est aussi l’heure la plus dou -
loureuse pour celui qui se retrouve en tête à
tête avec sa propre solitude, dans le cré pus -
SYNODE SUR LA FAMILLE
Journée de la Famille, Place St-Pierre, Vatican Sur la réalité de la famille, décisive et pré -
cieuse, l’Évêque de Rome a appelé à réflé chir
le Synode des Évêques en son Assemblée
générale extraordinaire d’octobre 2014, pour
approfondir ensuite la réflexion lors de l’As -
semblée générale ordinaire qui se tiendra
en octobre 2015, tout comme au cours de
l’en semble de l’année qui s’écoulera entre
les deux événements synodaux. « Le fait de
convenire in unum
autour de l’Évêque de
Rome est déjà un événement de grâce, dans
lequel la collégialité épiscopale se manifeste
sur un chemin de discernement spirituel et
pastoral » : c’est ainsi que le Pape François a
décrit l’expérience synodale, en indiquant
les devoirs liés à la double écoute des signes
de Dieu et de l’histoire des hommes et à la
fidélité, double et unique, qui en découle.
À la lumière de ce même discours, nous
avons recueilli les résultats de nos réflexions
et de nos dialogues au sein des trois parties
suivantes : L’écoute, pour regarder la réalité
de la famille aujourd’hui, dans la complexité
de ses lumières et de ses ombres ; le regard
fixé sur le Christ pour repenser, avec fraî -
cheur renouvelée et enthousiasme ce que la
révélation transmise dans la foi de l’Église,
nous dit sur la beauté et la dignité de la
famille ; la confrontation à la lumière du
Seigneur Jésus pour discerner les voies grâce
auxquelles renouveler l’Église et la société
dans leur engagement en faveur de la famille.
« La joie de l’Évangile remplit le
cœur et toute la vie de ceux qui
rencontrent Jésus » : c’est par ces
mots que s’ouvre l’exhortation apos -
tolique Evangelii Gaudium dans
laquelle le Pape François développe
le thème de l’annonce de l’Évangile
dans le monde actuel, en se basant,
entre autres, sur la contribution
offerte par les travaux du Synode
qui s’est déroulé au Vatican du 7 au
28 octobre 2012 (« La nouvelle évan -
gélisation pour la transmission de la
foi chrétienne »). Après l’encyclique
Lumen Fidei, rédigée en collabo -
ration avec Benoît XVI, Evangelii
Gaudium est le premier texte entiè -
rement de la main du Pape François.
Je désire, écrit-il, « m’adresser aux
fidèles chrétiens, pour les inviter à
une nouvelle étape évangélisatrice
marquée par cette joie et indiquer
des voies pour la marche de l’Église
dans les prochaines années ». Il
s’agit d’un appel vibrant à tous les
baptisés afin que, avec une ferveur
et un dynamisme nouveaux, ils
portent à leur prochain l’amour de
Jésus dans un « état permanent
de mission », en évitant « le grand
risque du monde d’aujourd’hui »,
celui de tomber dans « une tristesse
individualiste». (Sel et Lumière)
«EVANGELII GAUDIUM»24
pratique les délibérations du Concile avec
beaucoup de courage, en dépit de multiples
difficultés et contestations. Il inaugura l’ère
des grands voyages apostoliques en allant
à Jérusalem, en 1964, et ensuite dans de
nom breuses autres parties du monde. Nom -
breuses ses encycliques et exhortations
apostoliques. La dernière période de sa
vie fut affligée par l’enlèvement et l’assas -
sinat de son ami Aldo Moro. Il mourut à
Castel gandolfo le 6 août 1978, fête de la
Transfiguration du Seigneur.
Étant jeune prêtre, en qualité de Substitut
au Secrétariat d’État, et plus tard comme
archevêque de Milan et puis Souverain
Pontife, il a toujours manifesté une grande
affection et intérêt pour Don Bosco, la
Famille Salésienne et l’œuvre salésienne. À
Rome, les liens avec les Fils de Don Bosco
se sont intensifiés quand, en 1924, il a été
nommé Assistant du Cercle des Univer -
sitaires Catholiques. Pendant des années
il fut en contact amical avec les confrères
chargés de la procure auprès du Saint-
Siège et avec quelques communautés des
«Castelli Romani».
Dans l’après-guerre immédiat, quand les
Salésiens et les Filles de Marie Auxiliatrice
se sacrifiaient particulièrement pour les
jeunes dans le besoin, il organisa pour eux
14 Centres et fonda l’œuvre du « Borgo
Ragazzi don Bosco ». Discret mais efficace,
« Mgr le Substitut » – on appelait ainsi Mgr
Montini – il eut pour ces jeunes une vraie
prédilection.
Dès son arrivée à Milan en tant qu’ar che -
vêque, il demanda avec insistance aux Salé -
siens que l’Église de Milan puisse accueil lir
et vénérer les reliques de St Dominique
Savio : c’était une démonstration pratique
de l’amour préférentiel pour les jeunes qui
caractérisait son action pastorale. Un autre
Dimanche le 19 octobre, le Pape François,
au terme du Synode des Évêques sur la
Famille, a proclamé Paul VI bienheureux, à
un peu plus de 5 mois de la reconnaissance
de son miracle pour la guérison « scienti fi -
quement inexplicable » d’un nouveau-né.
Paul VI a été pour les Salésiens et pour la
Famille de Don Bosco un Père plein de
bonté et d’affection.
Giovanni Battista Montini est né à
Concesio (Brescia) le 26 septembre 1897.
Il fut élu Pape le 21 juin 1963, déclarant
vouloir continuer le Concile Vatican II et
poursuivre le chemin œcuménique. Il mit en
Paul VI et Don R. Ziggiotti,
5e successeur de Don Bosco
PAUL VI,
Ami des Salésiens Ami des Salésiens25
lisatrice et humaine : il exalte la « formule de
Don Bosco » qu’il voit produire des fruits
en divers secteurs : la catéchèse, l’école, les
Missions. En 1972, il béatifie Michel Rua,
premier successeur de Don Bosco, et en
1973 il élève l’Athénée Pontifical Salésien
au degré d’Université Pontificale.
Paul VI a été pour les salésiens et pour la
Famille salésienne un Père plein de bien -
veillance et d’affection. Les salésiens ont
souvent eu l’impression d’être l’objet d’un
amour préférentiel et il l’a explicitement
exprimé lui-même de trouver en ces senti -
ments la clé de lecture de ses messages,
mêmes les plus officiels. Au terme de sa vie,
Paul VI s’adressait ainsi aux membres du
Chapitre Général XXI : « Soyez bénis, soyez
soutenus et comblés par la grâce que le
Seigneur nous fait désirer pour vous, pour le
monde, pour l’Église ! Et que la Famille salé -
sienne soit toujours à la tête d’une l’Église
vivante, de celle qui se trouve avec les pro -
blèmes vitaux, contingents, oui, et passagers
en beaucoup de phénoménologies diverses,
mais toujours humains, toujours chrétiens.
signe important d’estime pour les Salésiens
et d’amour pour les jeunes dans le besoin
fut la décision de confier aux Fils de Don
Bosco la maison de correction pour mineurs
« Cesare Beccaria » d’Arese (Milan). Les
contacts avec les milieux salésiens devinrent
fréquents, soit à l’occasion des visites pasto -
rales ou pour l’administration de la Confir -
mation, soit pour le rendez-vous annuel
du 31 janvier, fête de Don Bosco, qui, pour
l’archevêque, était une journée entière -
ment salésienne : le matin à la paroisse St-
Ambroise de Milan, l’après-midi à la maison
provinciale des Filles de Marie Auxiliatrice.
Les discours qui ont été conservés attestent
avec une surprenante fraîcheur la syntonie
d’esprit, le climat de fraternité et la pro fon -
deur spirituelle de ces rencontres.
Comme Pape, Montini eut la possibilité
de mesurer plus exactement (aussi à l’oc -
casion des voyages au Moyen-Orient, en
Amérique Latine et en Asie) les dimensions
mondiales de l’œuvre salésienne et de
constater l’actualité des méthodes de Don
Bosco pour les besoins de la jeunesse d’au -
jourd’hui, alors que s’intensifient aussi les
relations « familiales » : il considère les salé -
siens « chez eux » à la Polyglotte Vaticane
comme à la Bibliothèque Apostolique, aux
Catacombes de St Calixte ou à la paroisse
de Castelgandolfo.
Avec ses interventions ponctuelles, Paul VI
oriente et soutient le travail délicat de renou-
veau que la Congrégation affronte spécia -
lement lors des deux Chapitres Généraux de
1971 et 1977 ; il pousse à oser des entre prises
plus ardues, mais il exhorte à la fidélité pleine
à la tradition éducative et spirituelle salé -
sienne, en mettant sévèrement en garde des
possibles déviations ; avec des attestations
d’extraordinaire bienveillance, il confirma la
confiance de l’Église dans l’œuvre évangé - ➜QUELQUES TWEETS
DU PAPE FRANÇOIS
Pape François @Pontifex_fr
■ La famille est le lieu où nous nous
formons en tant que personne.
Chaque famille est une brique qui
construit la société
■ Aidons les personnes à découvrir la
joie du message chrétien: un message
d’amour et de miséricorde.
■ L’Église est toujours en chemin, à la
recherche de nouvelles voies pour
l’annonce de l’Évangile.
■ Comme le travail est important : pour
la dignité humaine, pour former une
famille, pour la paix
■ Quand nous rencontrons une per -
sonne qui est vraiment dans le besoin,
reconnaissons-nous en elle le visage
de Dieu?
■ La guerre détruit, tue, appauvrit.
Seigneur, donne-nous ta paix!
26
la mémoire de Paul VI dans son village natal
de Concesio.
La béatification de ce grand Pape est
source de joie et d’espoir pour toute la
Famille salésienne qui reconnait en Paul VI
un puissant intercesseur pour la mission qui
lui est confiée
.
ANS
Soyez vraiment salésiens ! Vous ne savez pas
combien de personnes, combien de ren -
contres passent autour de nous ! mais votre
rencontre nous émeut de manière particu -
lière et nous donne la joie et l’espoir que
l’Église aujourd’hui soit vraiment celle de
Don Bosco, une Église vivante ».
Enfin il convient de rappeler que les Filles
de Marie Auxiliatrice sont les gardiennes de
Pape et nouveaux ordonnés salésiens: classe UPS 1966Nos finissants 2014: remise des diplômes
On joue le
musical
, COME TO MY NIGHTMARE,
d'Alice Cooper
VIE AU SALÉSIEN
DE SHERBROOKE
Halloween: espèces diversifiées...!
Éducation sociale: expérience des sans-abri au Parc Camirand
Voyage à NY: un arrêt à Don Bosco Prep High School, Ramsey, NJ
Journée cross-country 3
e
et 4
e
secondaires28
Le
Projet Éducatif et Pastoral
Salésien,
dans son unité organique,
s’articule en quatre aspects fonda -
mentaux, en mutuelle corré la tion et
complémentarité que nous appelons
les quatre dimensions du Projet. Les
dimen sions sont les contenus vitaux
et dynamiques de la Pasto rale
Salésienne des Jeunes et en indi -
quent la finalité. Chacune d’elles a
un objectif spécifique qui la qualifie. Mais
elles sont aussi intimement connectées.
Ce sont des étapes rigoureusement orga -
nisées l’une après l’autre, il s’agit de quatre
dimensions du dynamisme intégral de la
croissance :
•la dimension de l’éducation à la foi
: qu’il
soit implicite ou explicite, tout projet
pastoral porte en lui l’orientation vers la
rencontre avec Jésus Christ et la transfor -
mation de leur vie selon l’Évangile ;
•la dimension éducative culturelle
: un
projet qui rencontre les jeunes au point
où ils se trouvent, stimulant le dévelop pe -
ment de toutes leurs ressources humaines
jusqu’à les ouvrir au sens de la vie ;
•la dimension de l’expérience associative
:
un projet qui favorise la maturation de
l’expérience de groupe jusqu’à la décou -
verte de l’Église comme communion de
croyants en Christ et qui favorise une
intense appartenance ecclésiale ;
•la dimension vocationnelle
: enfin, un
projet qui accompagne la découverte de
la vocation propre de chacun et de son
projet de vie, en vue d’un engagement de
transformation du monde selon le
projet de Dieu.
C’est l’ensemble de ces quatre
dimen sions qui constitue la dyna -
mique interne de la Pastorale Salé -
sienne des Jeunes. Cette arti culation
est notre cadre de référence, qui
peut nous aider à élaborer avec
les jeunes, dans les situations con -
crètes, des propo si tions propor tion -
nées à leurs exigences.
Conclusion
Je voudrais finir cet exposé sur une pensée
que Benoît XVI a exprimée au cours de son
dernier discours, le jour de sa renon ciation,
le 28 février 2013 :
« Je voudrais vous laisser une pensée
simple, qui me tient beaucoup à cœur : une
pensée sur l’Église, sur le mystère, qui cons -
titue pour nous tous nous pouvons bien
le dire – la raison et la passion de notre
vie. Je me laisse guider par une expression
de Romano Guardini, écrite exactement
l’an née où les Pères du Concile Vatican II
approu vaient la Constitution
Lumen Gentium
,
dans son dernier livre, avec une dédicace
personnelle aussi pour moi ; c’est pourquoi
les paroles de ce livre me sont particu liè -
rement chères. Guardini dit : L’Église “
n’est
pas une institution inventée et construite
dans un bureau, mais une réalité vivante…
Elle vit tout au long du cours du temps,
en devenir, comme tout être vivant, qui se
transforme… Et pourtant, dans sa nature,
elle demeure la même, et son cœur est le
Christ”
. Une autre expression de Guardini
POUR UNE PASTORALE DES JEUNES
à la lumière de la pédagogie de Don Bosco (5e
partie)
2829
me semble très vraie et éloquente : “
L’Église
se réveille dans les âmes”
L’Église vit, gran -
dit et se réveille dans les âmes qui, comme
la Vierge Marie, accueillent la Parole de
Dieu et la conçoivent sous l’action de
l’Esprit Saint ; qui offrent à Dieu leur propre
chair et qui, précisément dans leur pauvreté
et leur humilité, deviennent capables de
générer le Christ dans le monde. À travers
l’Église, le Mystère de l’Incarnation demeure
présent pour toujours. Christ continue à
cheminer à travers tous les temps et tous
les lieux.
Demeurons unis, chers frères, dans ce
Mystère : dans la prière, spécialement dans
l’Eucharistie quotidienne, et ainsi nous
servirons l’Église et l’humanité entière. C’est
notre joie que personne ne peut nous
enlever. »
Ce sont des paroles qui nous encouragent
sur notre chemin de fidélité : fidélité à Dieu
qui nous appelle, à Don Bosco qui nous
indique la voie du service pastoral et aux
jeunes, qui nous attendent comme serviteurs
et pèlerins.
(fin de la série)
P. Fabio Attard, sdb
Conseiller général pour
la Pastorale des Jeunes
Saint Dominique Savio, élève de Don Bosco
29
Et si on élevait une prière
vers le ciel pour que la paix
revienne au pays de Jésus,
en Israël et en Palestine!
Noël en
Haïti
Les Salésiens de Don Bosco et les
membres de la Famille salésienne se sont
rassemblés à Buterere (Bujumbura), pour le
premier pèlerinage au sanctuaire Marie
Auxiliatrice en construction. Cette visite
manifeste l’importance qu’ils accordent à
cette œuvre qui sera le centre de rayon -
nement de la dévotion à Marie Auxiliatrice
dans cette région.
ITALIE, TURIN
30
Le 18 septembre, à l’œuvre salésienne
d’Alep en Syrie s’est déroulée la fête d’ou -
verture du Bicentenaire de la naissance
de Don Bosco, avec la participation de
860 jeunes. Dans ce pays dévasté par la
guerre, la flamme de l’espérance n’est pas
éteinte.
BURUNDI, BUJUMBURA
REGARD
SUR LE
MONDE
SALÉSIEN
SYRIE, ALEP
Le 19 mai dernier a eu lieu dans la
Basilique de Marie Auxiliatrice l’envoi
missionnaire d’une centaine de jeunes et de
leurs accompagnateurs Salésiens et Filles de
Marie Auxiliatrice. Ils partaient vers divers
pays d’Afrique et de l’Amérique Latine, là
où sont déjà présentes des communautés
des deux Congrégations.
PÉROU, CALLAO
À Callao on réalise un projet éducatif,
nommé « Niños de plomo » (Enfants de
plomb). Ce projet permet à environ 80
enfants et adolescents intoxiqués par le
plomb de recevoir protection et aide dansla lecture, la communication, les matières
logico-mathématiques et dans les labo ra -
toires psycho-pédagogiques.
EL SALVADOR
ÉTATS-UNIS, APTOS
92 Salésiens Coopérateurs ont suivi la
retraite spirituelle annuelle à la maison
du « Sacré-Cœur » d’Ayagualo. Elle a été
prêchée par le cardinal salésien Oscar
Rodríguez Maradiaga, archevêque de Tegu -
cigalpa (Honduras) sur le thème de l’Étrenne
2014: «Puisons dans l’expérience spirituelle
de Don Bosco».
31
Rencontre annuelle des
Jeunes Leaders
Salésiens
de la province de San Francisco.
Ils ont approfondi leur connaissance de
Don Bosco, de la spiritualité salésienne, de
certaines techniques pratiques de leader -
ship, etc. Il y avait aussi une session sur la
vocation religieuse et sacerdotale et celle du
volontariat missionnaire.
TURQUIE, ISTANBUL
Le 30 novembre dernier, le Pape François
a rencontré dans la cathédrale du Saint-
Esprit une centaine d’enfants et jeunes,
chrétiens et musulmans, réfugiés de Syrie et
d’Iraq et qui sont accueillis dans le centre
pour réfugiés géré par les Salésiens.CARREFOUR SALÉSIEN
135, rue Don-Bosco Nord
Sherbrooke, QC J1L 1E5
(Canada)
sdbsem@videotron.ca
CARREFOUR SALÉSIEN
est publié tous les trois mois
par les Salésiens de Don Bosco.
Envoi de publication
Numéro de contrat: 40007764
IMPRIMERIE H.L.N. INC.
SHERBROOKE, QUÉBEC
Date de parution – Décembre 2014
www.donboscocanada.org